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Critique de Loubhi


Étonnant ce court roman de 238 pages est écrit par un auteur allemand qui préfère rester anonyme et dont le trait mordant et sarcastique ressemblerait plutôt à un auteur britannique, Cela d'autant en plus que ce récit se passe en Grande - Bretagne.
Harold, le contre - héros de ce récit est un raté désabusé et dont le principal hobby est celui de tester sur sa personne toutes les méthodes possibles de suicide. En tout état de cause il est, dans sa vie de tous les jours une ombre , une personne insignifiante, pour lequel le moindre incident lui est systématiquement imputé. Par la cabale de sa collègue du rayon poissonnerie, il se retrouvé viré de son job sans que son patron prenne pour lui le moindre gant et on ne donnerait pas cher de son devenir s'il ne rencontrait incidemment le terrible et surdoué Melvin.
​La première partie de cette rencontre est consacrée aux premières expériences comportementales sur Harold, devenu en l'occasion un véritable rat de laboratoire. S'assurant de sa malléabilité, il va l'impliquer dans des circonstances totalement ruineuses et inédites que ce soit sur les champs de course ou dans des pubs mal famés mais aussi à l'ingestion de drogue. Ce sera pour Harold la fin de ses économies, le rappel du souvenir de ses traumas d'enfants et de son asociabilité et la démonstration de sa couardise. Fort de son ascendance sur cette victime idéale, Melvin va mettre en oeuvre son grand projet qui constitue la part essentiel de ce road- movie.

Né et élève sans père, d'une intelligence et d'une clairvoyance rare sur l'espèce humaine, se satisfaisant de sa seule personne, Melvin, dans ses recherches quasi anthropologiques, pour varier un peu ses plaisirs et se sentir renforcé dans l"amour exclusif qu'il a de lui- même, a identifié le nom de son père, Jérémiah Newson. Fort de son ascendant sur Harold et dans la mesure où il ne peut conduire, il va recourir aux bons soins catastrophiques de ce dernier pour se lancer à la recherche de ses racines paternelles à travers le Royaume-Uni et cela sur une petite semaine.
A chaque rencontre, plutôt une sorte de test de candidature pour Melvin, l'adolescent surdoué trouve un nouveau statut à Harold et mène ses entretiens de recrutement avec brio et cynisme.Le récit de la rencontre des cinq personnes portant ce nom est le coeur du ressort comique de ce livre. Chaque prise de contact est émaillée de quiproquos et cela fait partie du charme de ce livre, le jugement de Melvin est terrible et sa totale absence de diplomatie et de tact nous font osciller, comme Harold, de l'éclat de rire à un profond rejet.
Les rencontres ; un avocat, père de famille, très bien établi dans une société des plus chics , un boxeur vierge totalement fini et survivant dans un bordel, un apprenti coiffeur homosexuel, un truand et un anti - indépendantiste irlandais.
Chaque rencontre est l'occasion plus ou moins heureuse mais toujours drôle pour nous d'anecdotes, de courts épisodes toujours originaux, de caricatures et d'intenses et souvent creuses réflexions d'Harold. Si l'on devine que pour Melvin, rien ne le surprend, c'est un véritable dépucelage pour Harold, qui pour ses cinquante ans, aura ainsi plus vécu de situations invraisemblables en une semaine que lors des ses quarantes dernières années.

Ce livre ferait une excellent scénario pour un film et il est étonnant de voir qu'un écrivain allemand sache aussi bien évoquer la vie et les éléments de la société de nos voisins anglais.Une écriture très riche, d'un cynisme rare, une faculté à dresser en quelques traits ses personnages, Tous les éléments de cette quête drolatique sont autant de plaisirs de lecture.

Extraits :
"Je suis heureux depuis si longtemps que j'en deviens dépressif".
"La démocratie nous a rendu une grande services, Elle nous a montré à tous ce qu'était l'Être humain, ce qu'il est et sera toujours: imbécile
Lien : http://passiondelecteur.over..
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