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Critique de 5Arabella


Né aux USA en 1888, fils d'un riche homme d'affaires et d'une enseignante et poétesse, il a les moyens de voyager, et de poursuivre de longues études dans diverses universités des USA et d'Europe. Il se fait naturaliser britannique en 1927 et se convertit à la religion anglicane, après une tentation du catholicisme. Surtout connu en tant que poète, il attire l'attention du jury du Nobel, qui lui décerne son prix en 1948.

Meurtre dans la cathédrale met en scène un épisode extrêmement connu de l'histoire de l'Angleterre, celui de la mort du l'archevêque de Canterbury, Thomas Becket, assassiné en 1170 devant l'autel, alors qu'il était depuis plusieurs années en conflit avec le roi Henri II, au sujet des prérogatives de l'Église, et qu'il venait de rentrer d'un exil de plusieurs années, suite à un semblant d'accord avec le roi. Il sera considéré comme martyre par l'Église et canonisé par le pape en 1173, sa tombe deviendra un haut lieu de pèlerinages. En prenant cette mort comme thème de sa pièce, à la demande de l'évêque de Chichester, Eliot s'attaque à un sujet universellement connu par le public anglophone.

La pièce se compose de deux parties parallèles séparées par un court Interlude. Au début de la première partie, un choeur de femmes de Cantorbéry et des prêtres attendent le retour annoncé de l'Archevêque en exprimant des inquiétudes. Paraît Thomas et explique avoir échappé à ses ennemis pour venir jusque là. Paraissent successivement quatre tentateurs qui essaient de le détourner de son martyr à venir. En ayant triomphé, Thomas prononce dans l'Interlude le sermon du matin de Noël dans lequel il s'adresse aux fidèles-spectateurs. La deuxième partie voit l'arrivée de quatre chevaliers qui exigent la venue de Thomas, annonçant sa présenter sur l'ordre du roi. Ils accusent Thomas d'avoir trahi le souverain. Pendant leur courte absence, les prêtres et le choeur demandent à Thomas de fuir, et aussi de fermer la porte de la cathédrale pour prévenir le retour des chevaliers. Ce dernier refuse, et il va leur faire face ; ils vont l'assassiner. Chacun d'entre eux va ensuite justifier cet acte, en utilisant à chaque fois un argument différent. Les prêtres et le choeur sont entre déploration et la célébration du martyr.

La pièce reprend un récit que tout le monde connaît, et dès le départ Thomas annonce ce qui va lui arriver, il s'agit de dérouler des événements attendus, d'une façon hiératique, c'est plus les commentaires et les réactions des différents protagonistes qui sont essentiels, le côté symbolique et métaphorique sont au premier plan. Eliot semble avoir eu de nombreuse sources d'inspirations pour sa pièce : le théâtre antique, les pièces du moyen-âge, le théâtre élisabéthain...La pièce dans le parallélisme des deux parties, la répétitivité a un aspect liturgique.

En toute honnêteté je trouve que tous ces éléments ne fusionnent pas vraiment, dans le style et l'écriture tout particulièrement, l'ensemble a un côté fabriqué et artificiel à mon sens. Très vite on comprend ce qui est un jeu, et l'écriture n'a pas emporté mon adhésion, peut-être du fait de la traduction, mais quand même, aussi à cause d'un caractère disparate et un peu convenu, comme à la manière de. J'avoue avoir trouvé un côté daté à l'ensemble.
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