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Critique de Lutopie


Un bouquin avec un titre pareil et un pistolet en couverture ? Sûrement sponsorisé par le lobby des armes, par la NRA. Il y a pas mal d'armes là-dedans et on y découvre les caractéristiques de certaines, c'est presque un catalogue. Ouvrir les pages de Gun Machine, c'est comme entrer dans un temple consacré aux armes. Des armes qui ont déja tué. Des armes qui sont loin d'être froides. Aucun meurtre n'a jusqu'ici été résolu. Sans arme du crime, en même temps, pas évident pour les flics de résoudre une affaire. Pas évident, non plus, d'avoir une affaire sur les bras qui tourne autour de centaines et de centaines d'armes trafiquées. En fait, on ne nous donne jamais le nombre total des armes de l'appartement 3A de Pearl Street. Si ça se trouve, il y en a des milliers ? Enfin, tout ce qu'on sait, c'est qu'il y en a du sol au plafond, et qu'elles sont agencées d'une étrange façon, comme si elles signifiaient quelque chose, comme si elle étaient reliées entre elles et à autre choses, comme par un fil invisible. Reste plus qu'à espérer que les armes ne se retournent pas contre nous et qu'elles nous explosent pas la cervelle.
John Tallow, le flic, fait la connaissance du tueur en série, en pénétrant par effraction dans son antre, en défonçant carrément un mur parce que la porte est plus qu'ultra sécurisée, en s'engouffrant donc, dans l'appart 3A de Pearl Street, dans la 1ère circonscription de New-York, à Manhattan. Où situer ça sur une carte ? Et quelle carte prendre ? Une des cartes de la boîte à gants de la voiture de Tallow ? La carte de la fréquence de la police qui annonce les crimes à chaque coin de rue ? La carte du réseau de sécurité de la ville établie par les caméras de surveillance ? La carte du réseau souterrain où circulent les données de Wall Street, sous condition de pouvoir fracturer le mur de Wall Street comme Tallow a défoncé le mur du 3A ? Ou la carte du tueur schizophrène qui lit la ville autrement, lui qui erre entre l'Ancienne Manhattan et la Nouvelle Manhattan ? Tallow saura-t-il retrouver le tueur, lui qui connaît comme sa poche l'histoire de la ville de New-York, lui qui collectionne les coupures de presse, les anecdotes, les affaires insolites comme celle des frères Collyer, ces frères aussi bordéliques que lui et ses collègues ? Possible mais pas sûr, car c'est un sacré bordel qu'il a sur les bras, là, Tallow.
En bref, un roman policier à la sauce américaine efficace, plutôt fun avec quelques persos bien barrés (en même temps c'est l'auteur de Transmetropolitan, le comics carrément taré), efficace, pas parfait, certes, car c'est de plus en plus difficile, je crois, de ne pas tomber dans la caricature du flic, déjà, et dans la caricature du criminel aussi, parce qu'en écoutant la radio de la police dans la voiture de Tallow, on a comme l'impression qu'il y a des psychopathes partout et qu'ils agissent quoi, toutes les 5 secondes et tout ça dans un même secteur. Il n'y a jamais un coup de feu anodin sur la station, non, c'est toujours un truc horrible, ce qui crée une surenchère, et on est loin de ce fameux raffinement dans le mal. Là c'est juste gratuit. Alors qu'une arme, bien choisie, on l'a jamais pour rien, elle a toujours un prix, le prix de la vie. On tombe aussi inévitablement dans le bouquin dans ce schéma type de la course poursuite flic/criminel, avec le chasseur qui finit par se faire chasser, tout ça parce que son chien n'est pas un chien, un vrai, une bête quoi, mais une simple pièce mécanique, un rouage du Gun Machine.
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