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Critique de Pavlik


Supergod fait partie d'un triptyque écrit par Warren Ellis, centré autour du concept de surhomme (et non pas super-héros) : celui-ci comprend, outre Supergod, Black Summer et No Hero. Chaque histoire est indépendante, c'est pourquoi je ne parle pas ici de trilogie.

Supergod nous narre comment, à cause de la création d'êtres fantastiques, quasi divins pour certains, les grandes puissances ont entraîné le monde vers l'apocalypse. Il s'agit donc d'un récit post-apocalyptique dont le narrateur, Simon reddin, un scientifique britannique, raconte les événements a posteriori, dans l'ordre chronologique. Il s'agit véritablement d'un récit circonstancié, mais subjectif, très peu de dialogue intervenant au cours de l'histoire. L'idée est, qu'à partir des années 1960, les grandes puissances ont toutes essayé, en secret, de créer leur propre surhomme. le lien de ce thème avec la course aux armements engendrée par la guerre froide est évidant. C'est une des question que pose Ellis : où le besoin de sécurité, voir de suprématie, peut-il conduire l'humanité ? Ainsi, plusieurs surhommes, aux pouvoirs quasi divins, ce qui en fait rapidement des dieux pour l'ensemble de la population, Krishna en Inde, Malak al-Mawt en Iran, Morrigan Lugus en Grande-Bretagne, Jerry Craven aux USA, Novaya Goraj puis Perun en Russie, Dajjal (construit par les américains, en Irak) et Maitreya en Chine, sont imaginés puis construits par des équipes de scientifiques aux budgets illimités. Rapidement Krishna, programmé pour être le protecteur de l'Inde, échappe à ses créateurs et provoque, en cherchant à se défendre contre la riposte des grandes puissances, un hiver nucléaire. Il se met ensuite en tête de remodeler l'Inde à sa guise. Ainsi, plusieurs Supergods vont tenter de l'arrêter, dans des combats titanesques.

L'idée de départ de l'auteur est vraiment intéressante et le résultat est franchement fun mais, finalement, aurait pu donner lieu à quelque chose de beaucoup plus complexe. le fait de n'avoir que le point de vue de reddin limite déjà les possibilités. Par ailleurs, la dimension philosophique, voire spirituelle de ce concept n'est qu'effleurée : en effet tous ces Supergod sont des deus ex-machina et le résultat du besoin psychologique de l'homme de se créer des idoles protectrices. Un one shot est un format bien trop court pou approfondir cette question. de même, l'aspect historique de cette uchronie, l'évolution des relations internationales, l'implication des différents acteurs, auraient pu s'épanouir dans une série en plusieurs tomes. Là encore ce n'est que suggéré et on est finalement un peu frustré par la brièveté de cette histoire qui aurait pu (du?) donner lieu à la création d'un univers vraiment riche et foisonnant. Côté dessin, Garry Gastonny réalise un travaille honnête, même si des décors davantage détaillés n'auraient pas été de trop. Par ailleurs, il y a quelques cases, par-ci, par-là, où je ne suis pas convaincu par l'encrage mais rien de bien méchant.

En bref, Supergod demeure une lecture très distrayante, qui interroge malgré tout, non dénuée d'une certaine violence morale, même si elle ne présente que peu d'images (potentiellement) choquantes.
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