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Critique de Pecosa


Très sympathique cette lecture de La Reine du Technicolor, qui nous balade dans le Paris des années 50 aux côtés de Pierre Vernet, un héros de la guerre ancien de la 2ème DB qui a quitté la police pour créer son agence de détective privé. Séparé de son épouse Louise et heureux père du jeune Jean-Paul, un garçon dégourdi mordu de cinoche, il s'ennuie dans son boulot jusqu'à ce qu'un jour, comme dans un film noir, une femme sublime vienne toquer à sa porte pour lui demander son aide. Et cette divine surprise dont les vêtements impeccables moulent le corps généreux n'est autre que la mystérieuse actrice Lola Cortez, La Reine du Technicolor… "Il aurait voulu être Georges Marchal, Jean-Pierre Aumont, Henri Vidal, un de ces mecs à l'aise, élégants, sûrs d'eux, irrésistibles. » Mais voilà, Pierre Vernet n'est qu'un modeste détective qui va tout mettre en oeuvre pour trouver l'identité de l'homme à la moto qui la suit partout. Hélas, quelques jours plus tard, la belle Lola est retrouvée morte dans sa salle de bain. Crise cardiaque, conclut le légiste. Guère convaincu, et se sentant coupable, le privé du 17ème s'en va fouiner du côté des fréquentations de la belle disparue, de celles qui ont leur photo dans Paris Match.

J'ai vraiment beaucoup apprécié cette petite virée dans le Paris des années 50 , ambiance « Fernand, mets-moi vite un mandarin-picon et un oeuf coque, ma 203 est garée en double file … »
Pour créer son personnage, Jean-Pierre Enard s'est inspiré de la vie de la sculpturale actrice Maria Montez (dont j'ai récemment vu le biopic, Maria Montez, la película, de Vicente Peñarrocha). Maria, connue comme La Reine du Technicolor, était née à Santa Cruz de Barahona en République dominicaine. Elle joua les starlettes à Hollywood , puis eut de grands rôles dans des films d'aventures où son physique exotique détonait et lui permettait d'incarner des gitanes, des orientales... A Hollywood, elle tomba amoureuse de Jean-Pierre Aumont, qui la quitta pour s'engager dans les Forces Françaises Libres . Ils se retrouvèrent après la guerre. En Europe, elle tourna avec Max Ophüls, fut Antinéa dans L'Atlantide de Gregg C. Tallas. Et c'est à Suresnes qu'elle décéda d'un arrêt cardiaque dans sa baignoire. Elle avait 39 ans.
La Reine du Technicolor est un hommage polardeux réussi au cinéma des années 40 et 50, quand les lecteurs découpaient les photos des vedettes dans Cinémonde. (La couverture du roman vintage à souhait est dans le ton). Ces vedettes bien différentes du vulgum pecus faisaient rêver les gens après le cauchemar de l'Occupation. Les actrices en lamé doré buvaient du Dom Pérignon en mangeant des huitres, puis sortaient danser au Tabou jusqu'à l'aube. Les spectateurs fidèles étaient mordus de films de corsaires, d'histoires d'amours impossibles, de duels à l'épée sur grand écran et en couleur...Jean-Pierre Enard mêle savamment histoire, anecdotes, enquête et nostalgie, son style est agréable. Ceux qui aiment lire les romans de Jean-Pierre de Lucovich consacrés au cinéma apprécieront.
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