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Critique de DucalmeLucette


Je l'ai dévoré ! Une fois commencé, on a franchement du mal à s'arrêter. le sujet abordé est malsain mais ce n'est pas le cas de l'écriture et de la façon dont il est traité, nous sommes réellement captivés. La psychologie des personnages est diablement bien dépeinte. L'auteure souffle le chaud et le froid avec brio !

Après le suicide de sa mère, Lane est envoyée à Roanoke par l'assistante sociale. Elle n'y a jamais mis les pieds puisque sa mère l'a fuit dès qu'elle a su qu'elle était enceinte. Lane y retrouve sa cousine Allegra, hébergée depuis toujours dans cette maison énigmatique du Kansas, demeure de leurs grands-parents Lillian et Yates Roanoke. Les deux jeunes femmes se lient très rapidement malgré leurs personnalités très différentes. Qu'en sera-t-il de leur avenir ? Vont-elles soit fuir soit mourir comme ce fut le cas pour leurs aïeules ?

Les relations et les secrets au sein de cette famille sont révélés assez rapidement, ce qui ne nous plonge pas dans un suspense dingue, mais nous sommes véritablement happés par ce lien atroce qui les torture et par cette destinée tragique des filles Roanoke. Tout cela est instillé à petites doses au fil des chapitres jusqu'à un dénouement haletant digne d'un très bon thriller.

Comme le dit si justement la traductrice, Mireille Vignol, le récit est un savant mélange « d'ombres et de lumières, de pudeur et d'obscénité, d'amour et de cruauté » mais aussi de culpabilité et de manipulation.
J'ai beaucoup apprécié le dosage des sentiments et le fait qu'Amy Engel nous plonge juste assez dans l'intime afin d'en comprendre tous les rouages, mais sans jamais tomber dans le voyeurisme pernicieux.

En bref, vous l'aurez compris, je vous recommande chaudement ce page-turner psychologique aux allures de thriller. le sujet, bien que monstrueux, est assurément bien maîtrisé par l'auteure et très justement dosé pour en faire un récit captivant. Les personnages torturés, à cheval entre l'amour et le besoin de faire souffrir l'autre, campés entre le noir et la lumière, sont rudement bien développés et illustrent parfaitement la complexité de la famille Roanoke. Lisez-le !

« (…) quand je chuchotais des méchancetés à ma mère, les veines se tendaient si fort sur son cou qu'elles semblaient prêtes à exploser ; ses ongles laissaient parfois des lésions rouges sur ses joues ; les soirs où mes paroles acérées, vives et tranchantes comme des scalpels, la coupaient au plus profond, les yeux lui sortaient pratiquement de la tête et j'étais saisie d'une joie pernicieuse et malsaine, parce qu'elle me regardait enfin. Elle me voyait enfin, enfin. « Arrête, me hurlait-elle parfois en me fixant à travers les barreaux de ses doigts. Arrête, sale petite garce ! Arrête ! Arrête ! »
C'était comme une chanson d'amour à mes oreilles. »

Un grand merci à Babelio et aux Éditions Autrement pour cette fabuleuse découverte !
Lien : https://ducalmelucette.wordp..
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