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Critique de florencem


J'ai attendu très longtemps avant de me décider à lire ce roman. Alors que beaucoup me le conseillaient, que les critiques étaient très élogieuses. Mais j'avoue avoir du mal quand il y a trop de « positif » autour d'un roman. J'aurais du me mettre des claques ! Parce que sans trop de surprise, j'ai adoré ce premier tome que j'ai dévoré, et je me freine pour ne pas sauter sur la suite… Histoire de faire durer un peu le plaisir.

L'histoire commence de façon assez « abrupte » comme si on nous catapultait dans un monde totalement nouveau, qu'on se trouvait à épier des personnes et que l'on prenait leurs vies en route. Un départ un peu déroutant mais que j'ai pourtant beaucoup aimé. Rentrer dans le vif du sujet dès le départ est pour moi le meilleur moyen de m'alpaguer. Et cela fonctionne. J'accroche tout de suite à Ivy, notre héroïne, ce nouveau monde prend tout de suite un sens, le côté dramatique s'installe, on ne nous cache rien. Non, ce que l'auteur veut, c'est nous montrer comment ce plan de départ va se réaliser.

Très vite, et même dès le départ en lisant le résumé, il n'y a pourtant pas trop de surprises. Un fait qui n'est pas gênant pour moi, alors que pourtant j'aime les surprises que ce soit dans les livres, les films, les séries. Mais là, j'avais surtout envie de savoir comment tous les personnages allaient évoluer. Et Amy Engel a fait un superbe travail à ce niveau-là. Pour moi, The book of Ivy soulève de nombreux points très intéressants. Que lègue-t-on à nos enfants ? Que veut-on leur léguer ? Doit-on se construire par rapport à ce que nos parents nous inculquent ? Etre contre quelque chose est légitime mais que peut-on faire pour changer les choses ? Et il y a tellement d'autres questions primordiales abordées que je trouve cela superbe. Sans être moralisatrice, Amy Engel nous pousse à penser par nous même, à agir mais de façon réfléchi. Elle critique la société qui pourrait être la nôtre un jour mais en même temps, elle n'a pas forcément les réponses. Rien n'est blanc ou noir. On retourne au gris, encore une fois.

Ivy, comme je l'ai dit, m'a tout de suite plu. Cette colère qui l'anime et en même temps ce besoin de voir les choses changer. Elle a envie de se rebeller, de lutter contre les injustices de ce monde. Oui, mais comment ? Son père et sa soeur l'ont endoctrinée mais elle se rend compte qu'elle n'a toujours vu qu'une seule facette de sa ville. Sa rencontre avec Bishop est un tournant à bien des égards. Leur relation a quelque chose de magique, pas dans le sens nian-nian, non plutôt comme si ils s'étaient trouvés l'un l'autre pour découvrir qui ils sont. Ils se poussent tous les deux, évoluent et c'est vraiment ce que j'ai le plus apprécié. Cela n'a pas forcément besoin d'être un amant, mais je pense que trouver quelqu'un qui est capable de vous faire vous interroger positivement sur votre vie, est dans tous les cas, une rencontre extraordinaire.

D'un autre côté, j'ai trouvé assez ironique la perception que j'ai eu envers d'autres personnages. Pour Ivy et Bishop, ça a été le coup de foudre pour moi. Par contre, je dirais que étrangement, j'ai haï dès le départ la famille d'Ivy, alors que la famille de Bishop m'a touché. Ivy étant l'héroïne, je me serais dit que l'inverse aurait été plus « normal » mais non. Personne n'est parfait mais j'avoue notamment sans mal détester Callie… le genre de personnage obtus, manipulateur, sans coeur, fourbe, trop faible pour réfléchir par elle-même. Son père apparait comme un homme rongé par la jalousie, ne pensant qu'à lui. A se demander comment Ivy fait pour être elle, tout simplement. Ce contraste est saisissant mais aussi un pivot du roman. Un conflit qui dure jusqu'à la dernière ligne, notre héroïne est tiraillée entre l'amour pour sa famille et ses convictions. On dit souvent qu'on ne choisit pas sa famille mais qu'on peut s'en créer une en grandissant, une à notre image avec notamment des amis, un conjoint, des enfants. Je trouve cela d'autant plus vrai ici, mais ce n'est pas facile non plus.

Un premier tome donc que j'ai adoré. Sensible, juste, appuyant là où ça fait mal, qui fait réfléchir… le style est vif, dynamique, tendre mais cruel aussi. Un savant mélange qui fait mouche. Je croise les doigts très fort pour que le second tome soit à la hauteur !
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