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Critique de Moro


Moro
30 novembre 2016
L'intérêt de mettre un titre en anglais ? Surtout que tous les mots existent en français, qu'il n'y a pas de subtilité de sens ? Bref je m'égare...
Plus ou moins obligée de lire ce livre pour le travail, je ne ressors pas forcément enchantée de cette lecture. Encore une dystopie maladroite (coucou La Sélection), qui expédie vite son contexte pour se concentrer sur une histoire d'amour entre des personnages relativement creux. On suit donc l'histoire d'Ivy, petite-fille du fondateur de la ville de Westfall où vivent les survivants d'une catastrophe, qui doit épouser Bishop ; lui-même fils du président Lattimer, dont la lignée à spolié le pouvoir aux fondateurs. Mais grâce à ce mariage forcé, c'est l'occasion pour la famille d'Ivy de se venger en la poussant à assassiner Bishop… Cependant, résistera-t-elle à son corps parfait, son caractère angélique, et sa morale exemplaire ? (indice : non) le premier point qui m'a fortement contrarié c'est l'absence totale de contexte dystopique et de crédibilité. Ce monde est sensé avoir connu une catastrophe nucléaire, la reconstruction ne date que d'une génération, l'électricité est rationnée… et pourtant ils utilisent des matériaux et des objets impossibles à produire sans usine ou manufacture (rubans pour les pots de confiture, jeans, fauteuils, poupée…), et jamais l'origine de ces objets n'est mentionnée. Tout a l'air propret alors que tout devrait être crasseux, bancal… Ensuite les personnages sont vraiment très peu développés : Ivy est une jeune fille lambda, discrète mais forte de caractère, belle mais inconsciente de l'être, bref, ce personnage interchangeable dans toutes les dystopies. Sa soeur est une vipère, son père manipulateur, sa belle-mère une horrible belle-mère, rien de nouveau sous le soleil de ce côté. Mais la palme revient à Bishop, d'une fadeur extrême tant l'auteure s'est acharnée à le décrire comme un être parfait : moralement et physiquement irréprochable. L'histoire avance très lentement, il ne se passe presque rien, sauf la relation de couple entre Ivy et Bishop qui évolue au rythme des rencontres et de petits évènements. Parfois je me demande si les auteurs comprennent que l'intérêt d'une dystopie est d'aborder un futur miroir du nôtre et pas développer une sempiternelle histoire d'amour. Néanmoins je reconnais que le fond du livre a un intérêt : aborder les mariages forcés. Certes, c'est développé d'une manière extrêmement maladroite (banalisation du viol comme étape un peu forcée, peu de réflexion sur les femmes battues) et peu approfondie, mais c'est un thème « original ». Et comme toujours dans ce genre de livres à la mécanique bien huilée je demande : mais où sont les personnes homosexuelles ? Sur 10000 habitants c'est impossible qu'il n'y en ait pas, personne ne semble songer à la cruauté du système à former obligatoirement des couples hétérosexuels… Bref, c'est un livre assez consensuel au style très simple, mais qui devrait plaire aux aficionados des histoires d'amour interdites entre deux clans « ennemis », l'avantage étant qu'il se lit assez vite.

(mais j'ai du mal à comprendre ce qu'il fait dans la sélection du Défi Babelio 2016-2017, les autres romans sont de bien meilleure qualité !)
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