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Critique de TerrainsVagues


« le soir s'assied près de moi sur la terrasse
Poivre et sel il me respire largement
Doucement il me déshabille
Je tremble sous ses doigts

Le soir tranquillement me feuillette
Sous le plafonnier des étoiles
Au bord du jardin
Et je suis nue
Et neuve
Un livre,
Une pile de livres sous un réverbère ».

C'est le premier texte de ce recueil et déjà une sensation rare m'envahi.
Des mots simples, nus, comme elle, comme Ile, comme vous Madame Eniger qui encore une fois faites tomber le masque du lecteur qui se voudrait « intouchable », qui se voudrait parfois rebelle à ses émotions, par orgueil, par fragilité, par vulnérabilité, pour tant de mauvaises raisons…
Oui, une sensation rare m'a envahi. Une fois de plus Madame Eniger, vous m'avez touché à l'âme dès vos premiers mots, vous m'avez mis devant l'évidence, celle que je repousse, que je fuis si souvent quand elle s'offre à moi.
Cette quête de l'essentiel, c'est le coeur même de vos recueils. Quel bonheur de ressentir chaque pulsation, cet amour qui bat, là, dans vos pages, dans vos maux. Quel bonheur de se sentir oser être.
Quel bonheur que ces voyages aux confins de l'intime, de ceux qui remuent, de ceux qui apaisent. Vos mots ont le chant des cigales dans des paysages d'été, la mélancolie des jours qui s'assoupissent de l'automne, le figé d'une feuille morte prisonnière du givre d'un matin d'hiver, la renaissance toujours dans l'espoir que bourgeonne le printemps Vos mots Madame Eniger ont une palette de couleurs infinies. Votre poésie est aquarelle tendre, douce, légère. Elle peut avoir la rugosité, la puissance du couteau mais peu importe la technique, vos toiles vont vers le beau, le lumineux. Même dans les moments les plus sombres, l'obscur a son clair.
Madame Eniger, vous êtes probablement celle dont les mots me touchent le plus parmi les femmes que j'ai lu. Peut être parce que j'ai l'impression de vous connaitre depuis toujours, peut être parce que je connais quelqu'un qui vous ressemble beaucoup dans les forces et les faiblesses que vous laissez paraître dans vos recueils.
Vous me faites écrire de ces choses Madame Eniger, des choses que je ne vous dirais pas si j'étais face à vous. Par timidité ou plutôt par réserve. le jour rhabille ce que le soir a dévêtu, c'est peut être pour ça que j'aime tant la nuit et les gens qui l'apprivoisent.
Madame Eniger, Ile, vous êtes une Ile entourée d'haut, entourée d'oh, de tous mes oh de bonheur de lecture et de ressentis. Merci.
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