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Critique de ATOS


Dans le corps du monde. Toucher sa béance, sa déchirure, sa perforation. Prendre, reprendre, trouver sa place dans le monde. Être séparée, coupée. Meurtrie blessée, écartée, écartelée, déchiquetée, morcelée. Recoudre, ourler, border, bercer, soigner. Guérir. Rejoindre. Vivre. Aimer.
Eve Ensler a éperdument cherché et enfin retrouvé sa place. Trouver le corps du monde.
Elle a questionné, interrogé, à travers le monde les survivantes.
Tout d'abord en Bosnie,puis au Congo. C'est au Congo qu'elle a atterri dans le corps du monde.
Le cancer lui la fera atterrir dans son corps.
Choeur de résilience commun, partagé. Un témoignage bouleversant.
Elle, l'enfant violée,mal-traitée, mal-aimée, battue, elle, qui a fui, recherché, qui s'est démenée, exposée, morcelée, dispersée, éparpillée, presque pulvérisée, effacée, oubliée, elle, qui a courut le monde pour comprendre pour voir pour témoigner, pour trouver les mots, entendre, tombe soudain en chute libre à travers le trou du monde.
La déchirure du corps, la déchirure des émotions, la déchirure sociale, la déchirure de la chair, de la terre , la déchirure du monde.
La profondeur de la blessure des femmes du Congo est t elle que cette effroyable douleur lui renvoie l'écho de sa propre douleur. Elle est dans la douleur du monde.
Tout tombe, tout s'arrête, tout s'effondre, le vortex s'ouvre.
Elle s'arrête. Plonge. Bascule. Elle traversera. Elle survivra. Guérira.
Renversement. Elle se rétablit.
Elle réintègre le monde, son corps se réintègre.
Continuum vivant auquel on appartient. Rétablissement. le coeur bat. le courant passe.
Eve Ensler en portant témoignage de son histoire porte également celui de l'histoire du monde.
On ne peut dissocier sa propre blessure de la blessure du monde.
Passage, résilience, résonance, dialogue, échange.
Des mots posés contre la peau. Une naissance . L'enfance enfin bienvenue.

Astrid Shriqui Garain
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