AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Yassleo


Vagin? Vous avez dit vagin? Comme le truc des filles? Oui oui. Eve Ensler parle bien de la plus énigmatique des créations de l'univers aux yeux du mâle dominant (après le lave-linge évidemment, curieux anagramme combiné de elle/vagin, j'dis ça j'dis rien..).
Eve Ensler donne la parole aux femmes. Toutes sans distinction. Pour parler de leur crapounette. Car le vagin, parait que c'est tabou. Et maintenant que j'y pense, c'est vrai qu'on n'en parle pas des masses au boulot ces temps-ci.

Bon j'imagine que j'aurais plus apprécié ce monologue au théâtre qu'en lecture. Car vagin vagin vagin à toutes les sauces, ça finit par lasser quand même. M'a manqué l'intonation pour lui donner pleinement corps et vie à ce petiot. Dire que le petit abricot n'a plus de secret pour moi serait présomptueux, mais trop entendu parler de cette pièce pour l'avoir savourée à sa juste valeur (la pièce pas l'abricot, faut pas s'emballer m'sieurs dames).
Toutefois, pas mécontente de cette lecture, j'admets sans conteste l'originalité et l'utilité de "l'enquête". Briser le tabou du sexe féminin, libérer la femme en l'aidant à assumer fièrement les voies du saigneux pas si impénétrables... Se pencher avidement sur cette terra incognita. Enfin se pencher, on se comprend. Encore que observer le zigouigoui de près est conseillé pour apprivoiser la bête et se connaître à fond. Enfin à fond, on se comprend. Serait-ce l'origine du fameux "connais-toi toi-même"? Ce Socrate, quel coquin...

Donc objectif : rendre ses lettres de noblesse à la chiffounette. Mais aussi dénoncer la malheureusement trop souvent violente profanation de l'antre sacré dans une indifférence généralisée. du léger au sordide, sont exprimées autant de tendresse que d'horreurs. La cohabitation pêle-mêle d'amour, viol, masturbation, excision ou orgasme m'a pour le coup laissée quelque peu perplexe. Féminisme et militantisme ambiants trop prononcés à mon goût.
Donc si j'applaudis l'idée novatrice en son temps (1996) et la parole libérée, je ressors tout de même déçue, convaincue qu'ici l'oralité doit transmettre probablement davantage de puissance aux mots que la lecture.
Déçue bien que j'ignore à quoi d'autre je m'attendais... car finalement ça monologue, et ça parle vagin. Sujet (dé)culotté.
Commenter  J’apprécie          629



Ont apprécié cette critique (55)voir plus




{* *}