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Critique de MassLunar


Les éditions Paquet élargissent leur catalogue bd de genre avec Lynx , bd de SF sans prétention post-covid, qui marie l'ampleur du space-opera façon Léo ( Aldebaran, Betelgeuse) et récit écologique.

Lynx possède un potentiel certain qui est malheureusement gâché par une narration saccadée et des personnages dotés d'une écriture à peine développé. de même, la force graphique de cet album qui nous saute aux yeux grâce à une belle colorisation et des plans amples et captivant se heurte avec une expressivité un peu classique , un peu figé qui ravira surtout les fans du dessin de Léo. En effet, je trouve que le travail de Serge Perrotin au scénario et Alexandre Eremine se rapproche au niveau du fond comme de la forme du travail de l'auteur des Mondes d'Aldebarani. Nous y retrouvons cette diversité de planètes proche du registre du Planet-Opera, des planètes aux environnements variés et aux populations tantôt avancés tantôt primitives. Graphiquement, le style d'Alexandre Eremine bien qu'il soit légèrement plus accentué se rapproche un peu de la ligne claire chez Léo. Nous avons affaire à un graphisme clair, précis mais aussi un peu lisse qui aurait mérité d'être davantage exacerbé.

Mais le constat demeure dans l'ensemble positif d'un point de vue graphique car Lynx nous propose une variété d'environnements "extra-exotique" qui séduit facilement notre oeil. D'une plage de pêcheurs à des canyons arides tout en couleurs ocres et mordorés en passant par des recoins plus urbains ou des intérieurs classieux... en un seul tome, le duo nous propose une aventure hétérogène assez classique mais parfois porteuse d'un bon jeu de lumière et de couleurs qui happe facilement la rétine.

Cependant, Lynx semble se perdre dans cette ampleur planet-opera. A vouloir agir comme un phénix, le lynx se brûle la fourrure et nous perd dans une curieuse aventure qui oscille entre le complot, la tirade écologique ou l'aventure sf pur jus. L'aventure se conclue avec un minimum de compréhension mais j'ai eu l'impression d'avoir suivi une formule beaucoup trop intense prisonnière d'une cinquantaine de pages. Alors, cette critique reste à relativiser car Lynx est prévu pour s'inscrire dans une série où chaque tome peut se lire de manière indépendante. Cependant, difficile de s'attacher parfois horripilants comme l'exemple de la jeune femme pourrie gâtée qui veut rejoindre les Lynx pour sortir de son quotidien monotone. En termes de dialogues, assorti à des mouvements expressifs mal coordonnées ou artificielles, ce personnage en devient vraiment pénible. de plus, les personnages principaux souffrent d'une évolution maladroite sans aucune notion de temps ce qui donne un rythme plutôt bancal à ce titre.

Doté d'une superbe colorisation, ce Lynx possède une certaine aura plutôt prometteuse en terme de SF type planet opera qui ravira les fans, notamment, de Leo et de ses Mondes d'Aldebaran. Dommage que ce premier titre se heurte à un style graphique un peu lisse en terme d'expressivité et surtout à une intrigue qui peine à prendre pleinement son envol dans ce premier tome malgré une prometteuse ambition scénaristique.
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