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Critique de patlam


Dans un monde qui a vu naître et disparaître d'innombrables races et civilisations, l'Empereur Kellanved.a été défait par Laseen qui s'est, de fait, proclamée impératrice de cet Empire Malazéen qui étend implacablement sa domination en soumettant, les uns après les autres, des continents entiers
Steven Erikson construit un univers riche et complexe, inventif et fascinant, avec une diversité de personnages, de groupes ethniques issus de différentes origines extrêmement élaborés. La magie sous différentes formes et applications est omniprésente, mais l'intrigue fait également appel à des enjeux politiques et des luttes de pouvoir multiformes. Les dieux de surcroît n'hésitent pas à interférer dans la destinée des mortels pour accomplir d'obscurs desseins en se livrant à de sombres manigances. L'auteur développe une diversité de points de vue d'une faction à l'autre, au travers différents personnages et nous transporte dans l'espace et le temps afin de nous permettre d'appréhender globalement tous les enjeux et les aspects de l'histoire. Une pluralité de chroniques et d'anecdotes forgent cette formidable épopée dans la violence et la dévastation. Des intrigues politiques qui s'entremêlent, des stratégies à tiroirs, des loyautés changeantes, les traîtrises qui s'amorcent aléatoirement, un récit plein de faux-semblant, de plans tortueux et de rebondissements redondants.
Cela étant dit, l'accumulation de carnages, de perfidies, de combats homériques, d'épreuves initiatrices et d'une surabondance de protagonistes ne suffit pas à produire une oeuvre mémorable. Dans son interminable mise en place de la trame, l'auteur ignore totalement la subtilité et laisse de côté toutes justifications des situations exposées. Les acteurs de cette saga, sciemment inexploités, manquent d'interaction, de psychologie, d'émotion, de réalisme comme de relief. Tout au long de cette narration chaotique, intentionnellement voulue par l'auteur, on reste de simples spectateurs désenchantés survolant les événements, sans aucune empathie pour les personnages ni d'intérêt réel pour les évènements évoqués. Trop de confusion, d'imprécision, de lourdeur, le récit s'éparpille dans tous les sens sans aucune cohérence. Il faut faire un réel effort pour suivre le cheminement de l'histoire et discerner ce qui se profile derrière ce fourre-tout littéraire car les enjeux de l'intrigue demeurent obscurs et avec l'absence de descriptions et la densité titanesque d'un univers qui n'est que confusément ébauché, il est compliqué d'en saisir les tenants et aboutissants. Si objectivement il se passe énormément de choses, on a l'impression au final qu'il ne s'est presque rien passé dans la mesure où une ligne directrice, autour de laquelle s'articuleraient la structure de l'oeuvre comme le destin des personnages fait cruellement défaut.
L'auteur compare sa saga à Dune et nous explique en toute humilité que son oeuvre est ambitieuse et que, sans aucun juste milieu, soit on l'aime, soit on ne la comprend pas et on la déteste. Dans la mesure où cette saga comprend dix volumes, je pense le laisser s'auto satisfaire de ses écrits et me replier vers des auteurs plus modestes, voir même imparfaits.

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