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Critique de Darkhorse


De retour dans l'empire de Lether pour ce septième tome du Livre des Martyrs, et nous reprenons le fil des événements du cinquième tome, Les Marées de Minuit tout en suivant ceux du sixième, Les Osseleurs.

Les Tistes Edur ont conquis Lether, la capitale du royaume, et Rhulad Sengar est dorénavant le nouvel empereur. Un empereur aux Mille Morts toujours plus torturé par sa vicieuse immortalité. Son peuple est présent dans la capitale et certains, comme Hannan Mosag, l'entourent encore de près. Mais les Letheriis sont toujours là et font mine de partager le pouvoir. Ils chuchotent à l'oreille de l'empereur tels des serpents et continuent de s'attribuer richesses et privilèges, le manipulant et tirant profit de sa folie aveugle.

En cherchant à capturer les plus grands guerriers qui pourraient accroître la puissance de l'empereur en le combattant, Rhulad et les Tistes Edur ont frappé à la mauvaise porte. L'empire de Malaz a été attaqué et celui-ci envoie ses brûleurs de pont, dirigés par l'adjointe Tavore, pour rendre les coups.

Un autre conflit va prendre de l'ampleur de l'autre côté du royaume, car un exilé des peuples de l'est, Masquerouge, est de retour pour réunir les tribus et affronter l'empire.

Il n'y aucun doute sur la domination letheriie et l'incapacité des Edurs à se montrer à la hauteur de diriger un tel royaume. Si chaque armée et chaque province comptent une alliance des deux peuples à leur tête, le contrôle des letheriis est évident et la conquête des Edurs semble leur échapper à chaque instant...

On retrouve ici avec plaisir les personnages laissés en chemin.
Theol Beddict est toujours aussi pouilleux et impayable, et pourtant son plan pour saborder l'économie du royaume est en train de faire des ravages.
Rhulad, misérable marionnette, se retrouve détourné des siens, à la merci du chancelier letherii Triban Gnol et de l'emprise maléfique de son épée.
Il ne jure que par les combats qui lui sont promis, dont le redoutable Karsa Orlong et le légendaire Icarium sont "les cerises sur le gâteau".
Seren Pedac, elle, fait route avec le frère de Trull Sengar, Fear, ainsi qu'avec Udinaas l'esclave et Marmite, la petite fille née de la maison Azath de Lether. Accompagnés du mythique Silchas Ruin, ils partent à la recherche de l'âme de Scabandari Oeil de Sang.


Énormément de choses à suivre encore dans ce tome.
Le conflit interne entre Letheriis et Edurs concerne un grand nombre de personnages, et à lui seul, il occupe beaucoup de notre concentration.
Entre les manigances du chancelier, des Patriotistes et du Cénacle libératoire auxquelles se heurtent les valeurs des Tistes Edurs, il faut ajouter l'invasion des malazéens. Une invasion assez étrange, car menée par petits groupes, loin de la capitale. Mais c'est l'occasion de suivre plusieurs factions des Brûleurs de ponts.
Et c'est un régal ! Violain, Bouteille, Helian, Koryk ou Malabar (je suis loin du compte), que du beau monde ! Un petit nouveau, aussi talentueux que timide, fait son apparition : l'incroyable Bec, le personnage le plus marquant de ce tome.

Du côté est, dans les grandes plaines de l'Alêne'Dan, avec Masquerouge et ses tribus, il y a aussi d'étonnants protagonistes dont un qu'on n'avait pas vu depuis longtemps et dont la présence ici n'est toujours pas très claire pour moi...
C'est arc nous donne droit à de grandes batailles où la stratégie se mêle à la barbarie. Par moments, j'ai eu du mal à m'immiscer dans les combats, que j'ai trouvés moyennement bien décrits, souvent perdu dans les positions des différentes factions.

Plusieurs dieux ou ascendants parsèment également le récit et c'est grâce à eux que l'intrigue s'étoffe encore et toujours. Entre divinités Edurs, Andiis ou anciens dieux, c'est un combat de tous les instants avivé souvent par la vengeance ou par des motivations plus obscures.
On est encore loin de tout cerner et c'est aussi frustrant que passionnant !

La magie ici déployée est multiple sur bien des aspects et il est difficile d'en faire le tour. Cependant, elle est souvent à double tranchant, si bien que sa puissance ne donne pas forcément la victoire à tous les coups... L'utilisation que Steven Erikson en fait est imprévisible et révèle beaucoup de surprises !


La noirceur de la dark fantasy du Livre des Martyrs est omniprésente tant dans les comportements que dans les actes, dans les affrontements que dans les destinées. on parvient tout de même à s'amuser parfois, à rire grâce à certaines facéties et certains personnages hauts en couleur. On parvient même à s'émouvoir devant le sort réservé à certains.
Cruel, fatal, surprenant et passionnant. Un très bon tome !

Je regrette cependant les trop nombreuses coquilles sur le dernier quart du roman (le dernier paragraphe d'une sous-partie est même passé dans la suivante, créant une confusion).
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