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Critique de Darkhorse


Changement de décor pour ce tome 2, puisque nous embarquons en Sept-Cités, continent plus méridional que Genabackis. On y trouve un grand nombre de tribus, toutes éparpillées à travers différents déserts, et l'occasion leur est donnée de se réunir sous un seul pavillon afin de se rebeller contre l'empire Malazéen. le Tourbillon va s'élever du Saint-Désert de Raraku et Sha'ik va guider l'Apocalypse.

Ayant des différents à régler avec l'impératrice elle-même, Kalam, le Brûleur de Ponts, va devoir traverser Sept-Cités pour atteindre Malaz, la capitale de l'empire. D'un autre côté, Violain, autre Brûleur de Ponts entame aussi un périple en compagnie d'Apsalar, la jeune femme possédée par Cotillon, le patron des assassins dans le tome 1 et de Crokus, le jeune voleur, épris d'Apsalar. Leur route va croiser celle de deux êtres légendaires : Icarium, vagabong de demi-sang Jaghut, qui a perdu la mémoire et Mappo le Trell, son fidèle compagnon.
Nous suivons également la descente aux enfers de Félisine, soeur de Tavore, la nouvelle adjointe de l'impératrice Laseen. Tavore elle-même va exiler sa soeur dans les mines d'Otataral, où Félisine va s'adapter, embrasser complètement le fatalisme de sa situation et tomber dans le cynisme le plus noir. Elle va côtoyer Héboric, ancien historien de l'empire, ancien prêtre du culte de Fener. Culte qu'il a renié.
Puis c'est avec Coltaine, Poing de la 7ème armée de l'empire et ancien renégat, que nous partirons dans une course folle et désespérée à travers les contrées arides de Sept-Cités. Lui et son armée trimballent un lourd fardeau, des milliers de réfugiés qui n'ont que cet homme fier et taciturne pour tenter de survivre. Leur périple est raconté du point de vue de l'historien de l'empire et ancien soldat, Duiker.

La lecture de ce tome se révèle plus fluide que celle du premier, mais non moins exigeante.
Le périple de Coltaine, laborieux et désespéré, est jonché de batailles, de morts, mais aussi d'actes de bravoure. Hommes, femmes et enfants réfugiés sont coincés entre la bêtise des représentants aristocratiques et la rude gouvernance de Coltaine. Duiker, à la fois acteur et spectateur de cette débâcle, confronte son humanisme à ces conditions extrêmes.
Les Garennes sont très utilisées dans ce tome, et Steven Erikson prend un malin plaisir à nous déstabiliser quand ses personnages empruntent ces portails dimensionnels (le mage Kulp est bien dépassé par moments !). On rentre dans des mondes uniques, difficilement concevables et seuls des êtres légendaires ou des dieux s'y baladent en toute quiétude. L'étrange et le fantastique pullulent quand l'auteur nous raconte brièvement le déclin de civilisations millénaires, quand il fait intervenir les D'ivers et les Solipris, des "changeurs de forme" alléchés par l'ascendance, l'accession au pouvoir divin. L'horreur est de mise, avec de purs moments de dark fantasy où le destin des humains sombre sous une couche putride d'insectes hématophages et où les créatures les plus abjectes vous dévorent en un clin d'oeil !

Les péripéties des différents groupes de protagonistes sont plus faciles à suivre que dans le premier tome et on lit avec un plaisir coupable les avancées tumultueuses des uns et des autres. L'univers s'étoffe encore davantage et le récit gagne en profondeur. On réfléchit, on s'émerveille et on déguste !

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