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Critique de jfponge


Annie Ernaux a accompli son devoir de mémoire, depuis sa naissance en 1940 jusqu'à la date de son écriture en 2006, à travers la vie fictive d'une professeure de lettres qui, à sa grande différence, n'a jamais trouvé le temps de se consacrer comme elle le rêvait à l'écriture avant d'atteindre le seuil de la vieillesse. Comme des jalons au fil du temps qui passe, des photographies, voire de petits films la représentent à différentes étapes de sa vie, depuis son plus jeune âge dans sa Normandie natale. le corps change, en bien comme en mal, les êtres chers apparaissent puis disparaissent au gré des naissances et séparations, des amours et désamours successives. Inventaire d'une vie, mais aussi de tous ces petits riens qui ont fait l'ordinaire de tout un chacun, au cours de ces soixante et six années qui ont vu le monde changer comme jamais auparavant. Slogans publicitaires, modes vestimentaires, façons de s'exprimer, petits et grands événements, allant de la vie quotidienne à la géopolitique, participent à ce joyeux inventaire à la Prévert, sous la plume allègre d'Annie Ernaux. Arrivé en fin d'ouvrage, on se dit qu'il est dommage que l'éditeur n'ait pas prévu quelques pages blanches pour nous permettre de le poursuivre. On aurait aimé y parler de la folie des portables et autres objets connectés, des réseaux sociaux fauteurs de suicides mais aussi des nouvelles routes de la soie tissant leur toile invisible, des catastrophes soi-disant naturelles s'enfilant comme des perles, d'un président américain fou à lier, des prêtres pédophiles, la jacquerie des gilets jaunes, les attentats (toujours), l'essor des religions, sous leur forme la plus sectaire et mortifère, des populismes de tout poil, et la grande frousse des années pandémiques, avec ses hordes de bandits masqués déferlant dans les villes, et la fin des bisous…
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