Les Chroniques de l'Ombre, tome 1 : De désir et de sang

Que dire d'un pays où parce qu'on est différent (entendre d'origine surnaturelle) on doit être pucé comme des bêtes ? On a le droit d'y vivre, d'y fonder une famille et d'y payer des impôts, mais dès qu'on sort des clous, on court le risque de se faire allégrement trucider par ceux-là même chargés de faire respecter la loi ? Imaginez une seconde que dans un commissariat d'un pays dit civilisé et sous prétexte qu'un suspect refuse de répondre aux questions posées par des dépositaires de la loi, il se voit purement et simplement exécuter sur son lieu d'interrogatoire sans aucun remords ? Vous trouvez ça un peu dérangeant ? Moi aussi. Les prisons n'existent-elles pas dans l'univers des Chroniques de l'ombre ? Vous comprendrez donc que j'ai très peu éprouvé de l'empathie envers les deux « héros » au racisme crasse de l'histoire, tout comme pour l'univers développé par l'autrice. Certes, les surnaturels peuvent ne pas être sympathiques, mais de là à en faire systématiquement des pervers sexuels tout juste bons à baiser ou se faire baiser (désolée pour le langage cru) quand ce n'est pas carrément violer (voir le faë page 17 du roman papier avec comportement abject à mes yeux de l'un des deux protagonistes principaux), je trouve ça limite. Si je laisse tout ça de côté, il ne reste qu'un roman aux personnages plutôt clichés, à la vision beaucoup trop unilatérale et où le sexe et le désir sexuel prennent le dessus sur l'intrigue plutôt bâclée. Bref, pas de quoi révolutionner le genre en urban fantasy. Côté droit à la différence et respect de l'autre, l'autrice a fait beaucoup mieux dans son beau roman « Blessures muettes » que je ne peux, lui, que conseiller.