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Critique de JBLM


JBLM
06 novembre 2022
Il s'agit de la version antique qui a inspiré la beaucoup plus fameuse tragédie de Racine. Beaucoup d'analogies, évidemment, mais surtout des différences révélatrices des deux époques. Chez Euripide, par exemple, les déesses tiennent un rôle et assument de se servir des hommes pour assouvir leurs envies ou leurs vengeances ; on remarque d'ailleurs un regard presque réprobateur du dramaturge vis-à-vis de cet ordre du monde, ce qui devait être assez risqué pour l'époque. Phèdre, qui disparaît rapidement, fournit elle-même un témoignage de calomnie contre Hippolyte, personnage principal dont la misogynie revendiquée et la dévotion envers Artémis se partagent, avec le débat entre le souci de justice et la soumission filiale, l'intention de la pièce. L'intérêt approfondi pour la situation de Phèdre constitue donc un développement ultérieur.

C'est assez plaisant à lire, dans la mesure où les chants du choeur viennent ponctuer la lecture et que l'ensemble paraît ainsi extrêmement structuré, offrant un enchaînement très clair de l'intrigue. Il ne faut pas avoir peur des répliques sous forme de gros pavés : le dramaturge donne libre cours à sa plume pour les événements rapportés ou les arguments rhétoriques majeurs de l'oeuvre. Les personnages sont plutôt nuancés, à l'exception peut-être d'Hippolyte qui fait figure de gendre idéal, et de Thésée qui s'abandonne à un jugement prématuré sur une preuve qui n'en est pas une, redoublant ainsi le malheur qui le frappe au lieu de le conjurer.
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