Panthère

Cette histoire est à la fois captivante et dérangeante, toujours sur le fil du rasoir. Panthère débarque après la mort du petit chat de Christine, et fait tout pour l'apprivoiser… il calque son « histoire » sur les souhaits de la petite fille. Au début, il est serviable, voire mielleux. Et petit à petit il s'insinue dans le quotidien de l'enfant, se rend indispensable, joue avec elle, se rapproche… se fait clairement prédateur, d'où le malaise ambiant. Malaise renforcé par l'utilisation des couleurs.
La promiscuité lors de ce jeu par exemple est particulièrement dérangeante je trouve, tout en n'étant qu'une des multiples situations vécues par les protagonistes. A certains moments, la violence est proche, à la limite de l'explosion. On a peur pour l'enfant.
Concernant la mise en page, j'ai apprécié l'absence de cases et de phylactères. On se croit du coup plus dans un album, ce qui laisse, je trouve plus de place à l'imagination, ce qui pose moins de barrières visuelles. Ça n'entrave pas pour autant la compréhension, car l'auteur instaure un code de couleur pour les dialogues, et les dessins sont légèrement « encadrés » de blanc.
J'ai adoré ma lecture. J'ai craqué pour le trait de Brecht Evens, son originalité et la poésie de ses textes. J'ai aimé aussi être malmenée par mes émotions, me poser des questions, car tout est tellement bien amené qu'on ne peut que se laisser embarquer. C'est un livre dérangeant, mais dans le bon sens du terme, à savoir un livre qui amène une réflexion au-delà même de l'histoire racontée.
Je remercie énormément ma fille qui m'a offert ce livre à Noël, et qui m'a donné l'opportunité de découvrir cet auteur et son travail.
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