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Critique de gill


Plus qu'un récit fantastique, "la ronde des fantômes", parue en 1930, est une curieuse parabole à la fois philosophique, métaphysique et religieuse.
Malgré quelques longueurs, c'est un roman moderne, original et passionnant.
Il s'ouvre sur un cri de Mariette, la vieille et fidèle servante :
"pauvre monsieur, il a passé !"
Car après une lutte de plusieurs jours contre les fourriers de la mort, Jean Martin a franchi le seuil de la mort et la sourde porte de bronze s'est refermée derrière lui.
Jean Martin avait 70 ans. Il était un brave homme.
Chef de bureau au ministère du Tournerond, il avait toujours vécu dans la compagnie des livres et des oeuvres d'art.
Il était ce que l'on pourrait appeler un idéaliste, un épicurien.
Il ne croyait pas en l'au-delà que précisent les religions.
A l'instant de sa mort, il perdit pied dans de lourdes ténèbres douloureuses avant qu'une sensation de lumière lui rende une partie de sa lucidité.
Il avait cessé de vivre et, délivré de la pesanteur, il flottait au dessus de son propre lit.
Témoin de sa propre mort, il assistait à sa veillée funèbre ...
"La ronde des fantômes" raconte l'aventure "post-mortem" de Jean Martin.
L'au-delà est vraiment un étrange pays !
Jean Martin, errant comme une âme en peine, cherchant un chemin vers l'absolu, vers la connaissance, va rencontrer Quoy, un personnage, intransigeant et violent, qui sur terre, au nom de Dieu anathémisait les hommes.
Il va rencontrer Dorval, le prince des humoriste, prisonnier de ses passions humaines.
De leurs discussions et de leur errance commune, de leur compréhension de ce monde étrange va naître, dans leurs esprits devenus immatériels, la théorie des peines et des récompenses :
"Il y a dans l'au-delà des peines, non pas comme l'entendent les religions, mais d'autre manière.
L'Enfer, le Purgatoire et le Paradis n'y sont simplement que les résultantes automatiques des vices, des passions et des qualités de l'homme".
L'auteur, Jean Faber, dont le vrai nom est peut-être Eugène Lefebvre, aurait été commissaire de police à Paris et dans la région parisienne.
Le personnage de Quoy est certainement inspiré par la silhouette de l'écrivain Léon Bloy dont la violence et l'intransigeance religieuse firent un paria des lettres.
"La ronde des fantômes" est un livre intrigant et intelligent.
Il est écrit dans un style élégant.
Il ne peut laisser indifférent. Son propos est de provoquer une profonde réflexion.
Il est articulé autour de trois parties :
- la porte d'ombre
- au dessus des maisons sans toits
- la randonnée vertigineuse
Ce vénérable et vieux livre, paru aux éditions de "la nouvelle revue critique", se révèle, aujourd'hui, comme un roman étonnant de modernité.
Seul son rythme un peu lent accuse son âge ...



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