Libertine

Encore une déception en matière de littérature érotique. Ca partait pourtant bien: une couverture présentant une femme dominatrice, une quatrième de couverture évoquant une libération et une initiation progressive, une écriture assez soignée et qui se laisse pas aller à la facilité de la vulgarité. J'avais l'espoir d'une intrigue construite, d'un personnage un peu élaboré, d'un érotisme élégant et un tantinet féministe. Que nenni! Tout d'abord, rien de ce qui est décrit par la couverture ou la quatrième ne correspond au contenu du livre. On ne saura rien de a vie monotone de Sophie ni de son ennui conjugal. Mais dès le départ, elle se damnerait pour faire l'amour avec Guy. Qu'a-t-il de si spécial? Nous ne le saurons pas non plus, mais j'ai pourtant trouvé intéressante cette domination totale qu'il exerce sur cette espèce d'ingénue qui se laisse faire, dans un univers au départ feutré et somme toute, assez classe. Enfin elle aurait été intéressante si elle avait trouvé un certain souffle... Au lieu de cela, Sophie se déprave de plus en plus dans l'unique but de plaire à celui qui s'octroye le droit de la prendre où, quand et avec qui ça lui chante, qui va jusqu'à lui faire poser un bijou intime en signe d'appartenance au club très fermé de ses partenaires, mais qu'elle n'a surtout pas le droit d'appeler, de réclamer ou de rejoindre de sa propre initiative. Encore une fois, l'érotisme féminin passe forcément par la réduction à l'objet sexuel ou la liberté de coucher à la sauvette avec le premier venu sans même lui adresser la parole auparavant ni voir à quoi il ressemble. Extrêmement réducteur, avec une intrigue qui devient volontairement négligée, ce livre s'entoure de cache-misères pour dissimuler son absence d'ambition autre que de mettre bout à bout des scènes de sexe qui se ressemblent toutes.
Je remercie Babelio et les éditions La Musardine pour ce partenariat.