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Critique de maevedefrance


Traduit par Céline Schwaller

Certains cherchent à fuir l'actualité en lisant des romans sur des sujets légers. Cela se comprend. Finalement, moi c'est plutôt le contraire. Après D'os et de lumière de Mike McCormak qui évoque, entre autres, une épidémie, j'ai choisi Les buveurs de lumière de l'Ecossaise Jenni Fagan, dont l'oeuvre dormait sur mes étagères depuis un an, puisque j'ai acheté le livre à Livre Paris. La situation actuellement a fait qu'il m'est tombé dans les mains parce que finalement, je ne parviens pas à m'évader totalement. Un roman apocalyptique, c'est maintenant ou jamais, non ? Hier soir, nous en avons repris pour 4 semaines de confinement, après un mois passé chez nous.

Et voilà un sacré livre apocalyptique qui change de l'ordinaire et fait suffisamment peur puisqu'il se déroule dans un futur tout proche : l'histoire commencer en novembre 2020 par - 6 degrés et se termine le 19 mars 2021 par -56 degrés.

Une fable gothique à fibre écologique sur le réchauffement global et l'une des conséquences de la fonte de la calotte glaciaire :  l'hiver le plus rigoureux jamais enregistré sur la planète. C'est dans ce contexte que nous faisons la connaissance de Dylan, géant orphelin ayant vécu toute sa vie dans un cinéma de Soho, avec sa mère Vivienne et sa grand-mère Gunn qui en étaient propriétaires. Il les emmène avec lui direction le nord de l'Ecosse à Clachan Fells... l'une dans un Tupperware et l'autre dans une boîte Carte d'Or ! C'est à Clachan Fells, dans une communauté qui vit en caravane, où sa mère s'était rendue avant de mourir, queDylan fait la connaissance de Stella, une gamine de 12 ans, gothique née dans un corps de garçon. Il fait aussi la connaissance de la mère de celle-ci, Constance, dont il tombera amoureux, malgré la différence d'âge et le fait que cette femme pourrait être sa mère. Constance, "cireuse de lune", comme la surnomme Dylan, vit des rebuts des autres, des vieux meubles et autres trouvailles qu'elle retape et rafistole pour les revendre. Et puis il y a ces mystérieux buveurs de lumière. Je ne révèle rien.

Outre l'ambiance de fin du monde, de milliers de gens qui meurent de froid, de la panique des gouvernants, etc., c'est aussi un roman sur le droit à la différence, les secrets de famille, la recherche de ses origines, le déni des gouvernants devant l'ampleur du désastre alors que "l'Antarctique est notre canari, en quelques sorte, il va montrer au reste du onde ce qui va se passer". Malgré l'iceberg surnommé Boo, qui dérive dangereusement vers les côtes écossaises. Pourtant les humains s'accrochent à l'espoir d'un lendemain meilleur. "Il se sent vaseux et fatigué. Dès qu'ils seront tirés d'affaire, il ira dans une ville, juste pour se promener ; il ira dans un pub digne de ce nom et se fera faire de nouveaux tatouages - un pèlerin buveur de lumière, une enfant-loup, une cireuse de lune, un iceberg et un projecteur d'époque qui brille dans le noir."

J'ai adoré ce roman, son univers décalé, ses personnages hors normes, libres et très attachants, le fond écologique. L'écriture est dense, fouillée. Cette histoire rappelle que l'Homme se croit invincible mais est en réalité très fragile.

J'ai lu ce livre au format poche aux Editions du Point : il a d'ailleurs reçu le Prix du Meilleur roman des lecteurs de Points 2019.
Lien : http://milleetunelecturesdem..
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