AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de keisha


keisha
11 décembre 2010
La Havane, 1622 : Deux jeunes hommes embarquent sur le même galion en partance pour la péninsule Ibérique . Cristobal Mendieta, né à Carthagène des Indes (actuelle Colombie), page de la belle Catalina, cache soigneusement ses origines juives, qui seraient mal appréciées en Espagne où sévit la toute puissante Inquisition, son projet étant de gagner la Hollande, plus favorable à ses coreligionnaires.



Thomas Bird, dont le père anglais est originaire de Brighton, est né sous les tropiques où ne l'attendent qu'une vie pauvre et étriquée, et son serviteur Jamaïque l'accompagne...



Thomas conte cette longue histoire d'amitié, semée de séparations et de retrouvailles. "La conversation de cette longue et étrange nuit, dans la taverne londonienne du Diable, n'était autre que la rumeur du ressac de nos vies, qui nous rassemblait une fois de plus."



Leur traversée de l'Atlantique les verra essuyer la tempête, l'attaque de pirates, un quasi naufrage, et une première séparation. Cristobal deviendra esclave des Maures à Salé, au nord du Maroc.

"On sait que la vie tourne comme les ailes du moulin à vent, dont la meule nous broie. Espoirs et idéaux, craintes et ambitions tournent en farine. Au bout d'un certain temps, au lieu des grains orgueilleux qui oscillaient à la pointe des épis dorés, nous sommes devenus une poussière malléable que l'on pétrira pour donner d'autres formes. le moulin de la vie t'a conduit à Salé, et il te broie patiemment sous la dure meule de l'esclavage."



Quoique ce roman soit rempli de voyages, surprises, que l'on navigue en galions, galères, pataches, galiotes, brigantins, chébecs et polacres, que l'on croise marins, pirates, flibustiers, boucaniers et corsaires, que les amours et batailles y aient leur place, la tonalité est celle du récit d'un homme qui se retourne sur sa vie, ni heureuse ni malheureuse en fait. "La terre promise n'est pas le terme d'un voyage, mais le voyage même, l'embarcation sur laquelle nous sillonnons les mers de la vie, la barque de rêves qui nous maintient à flot au milieu des inclémences du monde."



La quatrième de couverture parle justement d'un "hommage à Stevenson et à Conrad", d'un "roman d'aventures brillant où tous les éléments romanesques se transforment avec légèreté en un monde d'idées et d'émotions".

Je laisse encore la parole à l'auteur, dans sa note finale: "Le roman est justement cela: rendre crédible l'imaginaire, donner à la fiction la forme d'une connaissance."



J'ajouterai que j'ai lu un roman postérieur de José-Manuel Fajardo, Mon nom est Jamaïca, où l'on connaît la suite des aventures du serviteur Jamaïque, et retrouve ce nom de Mendieta et les tribulations des juifs à cette époque. Quant à la beauté de l'écriture de José-Manuel Fajardo, les passages cités devraient convaincre d'eux-mêmes...
Lien : http://en-lisant-en-voyagean..
Commenter  J’apprécie          00







{* *}