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Critique de Tbilissi


Quand le neuvième art se met au service d'une noble cause, ou comment l'avocat équatorien Pablo Fajardo aidé de la journaliste Sophie Tardy-Joubert et du dessinateur Damien Roudeau raconte son histoire liée à celle de son peuple et sa région.

Il raconte ainsi la manière dont l'entreprise américaine pétrolière Texaco (devenue chevron en 2001) a pollué et saccagé sans vergogne la région de Lago Agrio en Équateur.
Ce simple fait a de quoi faire dresser les cheveux sur la tête quand on voit comme cette compagnie a occupé les terres de manière éhontée et surtout quand on énumère toutes les maladies dont ont souffert les autochtones, principalement des cancers. Eux qui vivaient en symbiose avec la nature se sont trouvés attaqués par elle, et sans repères spirituels en plus de cette menace pour leur santé. Les jeunes n'ont connu que cette situation et vivent dans un environnement dégoulinant de pétrole.

Mais ce qui m'a le plus choquée est la manière dont cette société criminelle a tenté de fuir ses responsabilités, ne reculant devant aucun recours, légal ou illégal. Ayant été condamnée à la somme record de neuf milliards de dollards en 2011, elle refuse de payer depuis tout ce temps, et tente de jetter le discrédit sur les habitants de cette région, leurs représentants et les diplomates et dirigeants équatoriens.
Pablo Fajardo, le narrateur et avocat des "afectados" (les plaignants) défend admirablement cette cause, sa cause, avec un dévouement incroyable... "Abandonner maintenant n'aurait aucun sens. Même si l'issue est incertaine... Ce combat c'est toute notre vie".

Un combat bouleversant, magnifiquement illustré par les planches chatoyantes de Damien Roudeau et sa galerie de portraits si réalistes, expressifs et émouvants.

Amnesty International s'associe aux éditions des arènes pour dénoncer ce scandale trop méconnu, et c'est effrayant.
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