AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de LaChimere


Je dois dire que j'en attendais beaucoup du Souffle, car même si j'ai lu Aussi libres qu'un rêve il y a des années, j'en ai gardé d'excellents souvenirs.

Et bien, j'ai été déçue.

J'ai eu beaucoup de mal à accrocher à l'histoire. Une écriture à la première personne qui m'a tout de suite fait détester June, pour son côté instinctif et presque immature ; j'entrevoyais le reste de ma lecture comme celle des aventures "palpitantes" d'une ado pas comme les autres aux prises avec le sort du monde et ses états d'âmes de jeune fille… le schéma classique quoi. Mais comme de toute manière le bouquin n'était pas bien gros, et surtout parce que je n'aime pas abandonner un livre cause d'un mauvais début, j'ai persévéré. Fort heureusement : vers la moitié du roman environ, l'intrigue a finalement réussi à me charmer. Nous suivions le quotidien de June, mais quand celui-ci s'est trouvé chamboulé, je suis parvenue à prendre plaisir à ma lecture (rien de sadique…). Je dirais qu'elle aussi a évolué tout au cours de l'histoire, et comme l'écriture est à la première personne, elle a fini par mûrir au fil des épreuves, et cela s'est senti dans la narration. D'où mon revirement sûrement, car ceux qui me connaissent savent que j'ai en horreur les romans d'adolescents en crise existentielle et les "histoires d'amour prévisibles".

L'un des trucs qui m'a aidée à poursuivre ma lecture, c'est sûrement "l'établissement". C'est ainsi qu'est d'abord présenté la maison close de Nanou ; mais je ne vous spoile rien, la chose est très vite dévoilée, et c'est quelque chose que je tenais à souligner. Je trouve très bien pensé d'utiliser cet élément pour briser l'image des prostituées qui obnubile la conscience générale : celle de femmes superficielles, faciles et sans valeurs. La vérité est tout autre, et même si ce n'est pas vraiment dans notre monde, Manon Fargetton le montre bien dans June, au travers des yeux innocents de son héroïne, qui a côtoyé des catins (si je puis dire, je manque de synonymes) depuis sa plus tendre enfance, et les connaît par coeur. Vivre dans pareil établissement pourrait sembler nocif pour des enfants, mais il y a aussi de bons côtés, qui peuvent être moins évidents, et la plume de Manon Fargetton le fait remarquer avec justesse et candeur.

En parlant du monde dans lequel évoluent nos protagonistes… C'est un univers que je trouve de plus en plus dans la fantasy ces derniers temps, que je qualifierais instinctivement de fantasy "fraîche", "sensorielle" ; c'est ainsi que je la décris le mieux, et il m'est dur d'expliquer cette atmosphère. C'est une fantasy moderne, qui valorise non plus les elfes, les nains, les combats et les dragons mais la magie, la mère Nature et les peuplades qui vivent en harmonie avec elle. Ça vous semble être des critères trop spécifiques ? Vous seriez surpris. Je peux vous citer de mémoire la trilogie Souvenirs perdus de Samantha Bailly (chronique disponible ici), qui m'a beaucoup fait penser, de par son atmosphère justement, à June. Cet univers n'est pas totalement étranger au nôtre ; mais je ne veux pas trop vous en dire, ce serait un petit spoil quand même. Pour les avertis, disons qu'il semble un peu commun à celui de la série Les Eveilleurs de Pauline Alphen : ces deux univers ont un lien avec notre monde. Je vous laisse deviner lequel, mais c'est un détail important, qui sert lui aussi souvent à cette "fantasy fraîche/sensorielle". Dernier détail dessus, j'ai beaucoup apprécié le manichéisme (autant que je puisse apprécier du manichéisme) chaos/harmonie : c'est un peu original, on sort du plan classique Lumière/Ténèbres, et ce n'est certainement pas pour le déplaire. Qui sait, soyons fous, peut-être qu'un jour on s'en sortira même sans manichéisme.

Maintenant, les personnages ! Déjà je voulais souligner les prénoms suivants : Jonsi, Locki, June. C'est beau et original, quand les autres prénoms m'ont moins plu ! J'approuve, surtout Jonsi. Je ne sais pas d'où il sort celui-là, mais je l'adore.

Et Jonsi ne se contente pas d'avoir un beau prénom ! C'est de loin mon personnage préféré. J'adore les poètes pacifistes comme lui, alors dès que June a commencé à y faire allusion, j'ai senti l'attrait monter… je n'ai pas été déçue pour ça. Je pressens en lui un grand potentiel, et j'espère qu'il s'avèrera d'une importance cruciale pour le reste de l'histoire – peut-être cache-t-il quelque sombre secret derrière sa bouille d'ange, ce serait super…

Intéressés par le reste de ma chronique ? C'est par ici : https://lemondefantasyque.wordpress.com/2016/04/19/june-de-manon-fargetton/
Lien : https://lemondefantasyque.wo..
Commenter  J’apprécie          20



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}