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Critique de Marie-Nel


C'est le résumé qui m'a attirée dès le départ. La couverture est belle et représente très bien l'histoire, une jeune fille à cheval, la photo d'une personne plus âgée en transparence. J'avais envie de découvrir l'histoire de plus près. Je découvre en même temps une nouvelle auteure dans la personne de Lucie Farigoul que je remercie de m'avoir contactée via le site Simplement Pro.

Je ne vais pas trop revenir sur le contenu de l'histoire, pour ne pas vous en dévoiler trop, le résumé dit juste ce qu'il faut savoir. Ce serait vraiment dommage de vous gâcher la découverte. L'histoire m'a fait penser au film L'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux, que j'ai vu une bonne dizaine de fois, tellement je l'ai aimé et mes filles cavalières également. Ici, dans ce roman, je me suis retrouvée une nouvelle fois baignée dans le monde du cheval. J'ai fait la connaissance de Victoire, une jeune fille qui aime l'équitation. Il faut dire qu'avec ses parents, elle baigne dedans, entre un papa vétérinaire équin et une maman championne d'équitation. Sa mère fait une malheureuse chute lors d'une compétition. le pire arrive dans la vie de Victoire. Tout s'effondre autour d'elle, elle a beaucoup de mal à refaire surface et en veut énormément à leur cheval, Dream, qu'elle rend responsable du drame. Elle voudra alors s'en séparer, et ne plus en entendre parler, mais fait-elle le bon choix ? Ne risque-t-elle pas de le regretter ?

Pour avoir cotôyé les chevaux, j'avais envie de lui dire de ne pas faire cela, on ne peut pas en vouloir à un animal dressé par l'homme. Il faut chercher à savoir avant s'il n'y a pas de failles.
Je me suis très vite attachée à cette famille et à Victoire en particulier. Ce sentiment est renforcé par le choix narratif de l'auteure puisqu'elle a choisi de raconter à la première personne du singulier. Cet emploi du « je » permet de mieux se mettre dans la peau du personnage et d'être au plus près de ses sensations. J'ai ainsi assisté à la dégringolade de Victoire, à devoir lutter contre la perte d'une personne chère, réussir à vivre avec ou plutôt sans, et se reconstruire pour continuer. Elle est entourée pour cela d'une bande d'amis qui sont de bons conseils et savent la réconforter. Son père est présent lui aussi, ce n'est pas aisé pour lui d'affronter la perte de sa femme, et continuer à vivre avec sa fille.

Lucie Farigoul parle ici avec beaucoup de délicatesse et de sensibilité du deuil d'un proche, de son acceptation, et de la reconstruction. Avec toutes les questions que l'on peut se poser avec un tel accident. Ne plus vivre dans le monde de l'équitation est difficile quand on a baigné dedans depuis toute petite, comme l'héroïne ici. On ressent la douleur, la peine. J'ai apprécié que l'auteure n'en fasse pas des tonnes, elle n'a pas versé dans le mélo et dans l'abus de larmes. Au contraire, c'est bien dosé et porteur d'espoir.

L'histoire pourrait paraître banale, une jeune fille qui perd sa mère dans un terrible accident,. L'originalité ici réside dans le fait que ça se passe dans l'univers du cheval et qu'il y a donc en plus un enjeu avec cet animal noble en plus d'un problème humain. Je trouve que l'auteure l'a traité avec beaucoup de justesse.
Le style est fluide et assez simple. Lucie Farigoul a su se mettre dans la peau d'une adolescente et s'exprimer de la même façon. N'oublions pas que c'est Victoire qui parle et raconte, il ne fallait donc pas tomber dans le piège de s'exprimer de façon trop adulte. C'est donc un roman qui peut se lire également pour les jeunes adultes et les adolescents. Je suis persuadée qu'il aurait beaucoup plu à mes filles quand elles étaient plus jeunes et se seraient beaucoup retrouvées dans Victoire.

Le roman est court, quelques 130 pages, la lecture s'est donc faite rapidement. À la fois parce que l'histoire était passionnante et à la fois parce que l'auteure a su très vite m'embarquer dans la vie de ses personnages. Même si je me suis doutée de la fin, j'avais envie de voir comment l'auteure allait m'y amener et ce qu'elle prévoyait de faire à ses héros. Chaque chapitre commence par une citation d'un auteur en rapport avec les événements que l'on va rencontrer, et j'aime bien ce procédé car ces petites phrases ont parfois le pouvoir de résonner en nous profondément. J'ai rencontré quelques fautes de conjugaison et de vocabulaire, rien de grave, une nouvelle lecture de la part de l'éditeur permettra de régler ce petit souci. En tout cas, ça n'a aucunement entâché mon plaisir de lecture.

A jamais dans mon coeur ! est lauréat de Haute-Normandie du Prix de l'Auteur Sans Piston 2018 et c'est plutôt une réussite. Malgré le thème principal, l'histoire reste très positive et pleine d'espoir. Je suis sûre qu'elle enchantera un jeune public, elle peut en tout cas, donner envie de lire et c'est pour moi, une chose essentielle. Donner envie à un jeune de prendre un livre, le lire, dans un monde actuel où tout est centré sur les écrans et internet, c'est, je trouve, une chose importante et tellement fondamentale. Et quand un roman remplit ce rôle, c'est pour moi une totale réussite.

Un bon moment de lecture que je recommande à un lectorat jeune, et moins jeune, porteur d'espoir et de beaux messages positifs sur la vie. Je relirai avec un plaisir un autre roman de Lucie Farigoul pour suivre son évolution.
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