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Critique de gerardmuller


Le Monde du Fleuve. Tome 1 du Fleuve de l'Éternité / Philip José Farmer
« Mon Dieu, c'est la fin ! » s'écria l'explorateur et écrivain Richard Francis Burton en mourant dans les bras de sa femme le 20 octobre 1890 à Trieste, ville où il était consul de Grande Bretagne depuis 1871.
Sa surprise est de taille quand il s'éveille comme en lévitation dans un premier temps dans un autre monde en ayant retrouvé sa jeunesse, nu et glabre comme tous les humains qu'il côtoie par la suite dans cet univers étrange. Très vite il met en éveil les qualités qu'il avait durant sa vie d'aventurier: il n'a pas la plus petite idée du sort qui attend l'humanité présente, mais il sait que si elle demeure trop longtemps livrée à elle-même, elle ne manquera pas de retourner à son état normal, et une fois passé l'effet de choc, ce sera chacun pour soi, ce qui signifie que certains seront inévitablement brimés par d'autres. Comme il le constate, une chose est sûre, la résurrection n'a pas produit des ectoplasmes éthérés et fragiles, mais de vigoureux organismes de chair et de sang. Et comme la plupart des êtres humains sont corrompus, une fois qu'ils se seront fait à l'idée qu'ils sont ressuscités, ils vont commencer à se battre pour les femmes, la nourriture ou tout ce qui leur passera par la tête. Tous les humains qui ont jamais vécu sur la Terre se réveillent ici dans ce nouveau monde, nus sur les rives d'un immense fleuve, le fleuve de l'éternité. Des milliards et des milliards d'êtres issus de toutes les époques et de tous les pays se retrouvent tout surpris d'être ressuscités. Par contre nul oiseau ne chante, nul insecte ne bourdonne.
Rapidement Burton constitue un groupe avec l'américain Frigate, l'extraterrestre originaire de Tau Ceti dénommé Monat, un néanderthalien que Burton appelle Kazz et qui peut leur être d'un grand secours en raison de son savoir d'homme primitif, une belle jeune femme dénommée Mrs Alice Hargreaves, un nommé Lev Ruach et une petite fille qui recherche ses parents et que Burton appelle Gwenafra. Ce groupe évolue au fil du temps, certains s'en vont d'autres arrivent. Burton est le leader incontesté. La nourriture est assurée par des distributeurs en forme de champignons géants appelés graals. Afin d'explorer leur nouveau monde, Burton en grand aventurier qu'il fut dans une autre vie entreprend la construction d'un navire afin de remonter le cours du fleuve avec ses amis.
Burton apprend de Monat que l'humanité a quasiment disparu de la Terre suite à une expédition destructrice venue de Tau Ceti à laquelle il a participé lui-même. Au fil des méandres du Fleuve qu'il a décidé de remonter jusqu'à sa source, Burton fait des rencontres surprenantes et notamment celle de Goering qui règne en despote sur un groupe de ressuscités, et celle de Spruce qui s'avère être un des Éthiques, les supercréatures qui gère le monde du Fleuve, déguisé en humain pour espionner. Burton découvrira-t-il le secret des Éthiques ? Et s'il était interdit de savoir ? Toutes ses pensées sont désormais orientées vers le supposé quartier général des Éthiques, la Tour Noire et le Grand Graal, une véritable citadelle. En fait Burton découvre peu à peu qu'il s'est réveillé prématurément durant la phase préparatoire, à la suite de sa première mort, ce qui semble inquiéter les Éthiques qui vont se lancer à sa poursuite obstinément. Heureusement, le suicide express est une arme redoutable dont use immodérément Burton jusqu'au jour où il apprend que le nombre de résurrections est limité. Autre question : pourquoi aussi la drogue figure-t-elle constamment au menu du graal ?
Un roman qui fait rêver et espérer l'immortalité, un récit dans lequel il apparaît que la Terre n'aurait cessé d'être observée par des créatures supérieures depuis que l'homme a dépassé le stade du primate, c'est à dire depuis deux millions d'années au moins. Ces supercréatures auraient enregistré les cellules de tous les êtres humains ayant jamais existé… (page 180). Un monde où apparaît une nouvelle Église, celle de la Seconde Chance et où la résurrection n'est plus un dogme et un mystère, et enfin où la reproduction n'est plus l'unique fonction de la sexualité puisqu'il n'ya plus de naissance. Alors comme dit Collop, « Hardi les jeunes ! Roulons-nous dans le foin ! » Un monde que le talent de Farmer a su évoquer en mêlant la science fiction et l'histoire authentique des personnages.
Chacun d'entre nous a sa conception de l'au-delà, cela peut-être le néant, ou bien un monde où les âmes se trouvent réincarnées. Burton découvrira-t-il le but et l'origine de cette expérience de résurrection ?
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