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Critique de chachourak


La couverture de ce roman m'évoquait une histoire avec du suspens, un thriller qui me ferait vivre intensément la prise d'otage annoncée dans ce livre, quelque chose de brûlant, un huis clos peut-être, bref, je m'attendais à une intrigue un peu théâtrale.

Evidemment, la prise d'otage est bien là : Osama et Albert partagent avec le lecteur l'histoire de leur kidnapping – qui ils sont, comment ils se sont faits arrêter, comment ils vivent cette épreuve, chacun de leur côté puis ensemble, comment ils vont essayer de s'en sortir, ensemble puis séparément.

Du reste, il n'y a rien de théâtral dans cette histoire : je n'ai pas vibré de peur pour eux, je ne me suis pas rongée les ongles d'angoisse pour leur survie, je n'ai pas tourné les pages frénétiquement comme j'aurais pu le faire pour un thriller. En revanche, je n'ai pas pour autant l'impression que ce roman ait manqué son effet ou qu'il soit raté, je pense plutôt que c'était moi qui avait plaqué de gros préjugés sur ce livre, et que mes attentes ne correspondaient pas du tout aux intentions de l'auteur.

Ce que j'ai trouvé dans ce roman, ce sont les thèmes de l'attente et des relations humaines. le premier est plutôt évident puisque qu'Albert et Osama attendent tout le temps de savoir ce qu'il va leur arriver, et la première moitié du roman se passe un peu sous le signe de la passivité puisque les deux personnages principaux sont ballotés, traînés, enfermés d'un endroit à l'autre. L'histoire bascule de façon assez inattendue en seconde partie, et se concentre plus sur les relations des deux personnages avec leur entourage : un enfant rencontré par hasard, un ami d'enfance retrouvé après plusieurs années, des souvenirs de famille, une compagne à qui l'on n'a pas donné de ses nouvelles depuis l'enlèvement…

De façon très symbolique, Sherko Fatah évoque également la relation entre Osama et Albert, et on a parfois l'impression que c'est toute la relation entre l'occident et le Moyen-Orient qu'il veut évoquer : le dialogue de sourds, l'incompréhension, l'Histoire différente. Malheureusement, je n'ai pas adhéré à cette allégorie, je l'ai trouvée assez faible, pauvre et sans réel intérêt.

Le style de l'auteur n'a d'ailleurs fait que m'effleurer. Je n'ai pas su m'y plonger, je m'en suis sentie distante pendant toute ma lecture et n'ai rien trouvé à quoi me raccrocher. Un petit rendez-vous manqué, mais un texte qui a quand même su me surprendre.
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