"Le dessin jette au coeur du monde avec une leçon de rigueur" disait
Balthus.
Combinant vue, sens et raison (ou plutôt ce qui est acceptable de la raison), imaginaire et langage de cet imaginaire (car "imaginer c'est traduire" selon lui), l'art de
Balthus se moquait des modes du moment et de ses impératifs. Figuratif il veut, figuratif il fera. Et indiscernable il choisira. Oser l'inspiration classique et surréaliste à la fois :
Balthus fait très fort quand il s'agit d'ambiguïté. Son art saura ne pas démontrer mais montrer, reconnaître plus que connaître, peindre pour donner en partage "dans une communauté de regards".
Ce bel ouvrage sur l'oeuvre graphique de
Balthus, présentée en fin de livre par le romancier
Jean Pierre Faye, montre que cet artiste aussi original que discret était un grand dessinateur. Erotiques en apparence pour certains d'entre eux, les dessins de
Balthus sont des représentations qui interrogent autant la nature même de l'érotisme que celle de l'innocence. Comme les figures oniriques d'autres de ces dessins qui n'interrogent pas le difforme mais plutôt l'étrangeté du rêve ou de la pulsion.
Enfin, les dessins de
Balthus sont plus que des esquisses préparatoires : des oeuvres en soi qui disent combien le peintre, optant pour une séduisante esthétique personnelle à contre courant des tendances artistiques de son temps, cherchait au fond une autre voie pour une autre modernité.
Lien :
https://tandisquemoiquatrenu.. Commenter  J’apprécie         171