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3.76/5 (sur 26 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 19/07/1925
Biographie :

Jean-Pierre Faye est un écrivain et philosophe.

Après avoir passé l'agrégation de philosophie en 1950, il enseigne à Reims (1951), Chicago (1954-1955), Lille (1955) et Paris-Sorbonne (1956-1960). En 1964 il rejoint le CNRS dont il sera Directeur de recherche en 1983.

Entre 1958 et 1970, il publie six romans qui constituent "L'Hexagramme", réseau de récits entrecroisés où le lecteur est convié à lire plus que ce qui lui est raconté, à soupçonner, au-delà de la narration, le mythe, l'histoire, le philosophie et la littérature.

De 1964 à 1967, il est membre du comité de rédaction de la revue "Tel Quel". Il quitte cette publication pour créer, en 1967, la revue "Change" avec Maurice Roche et Jacques Roubaud, dont il est le directeur jusqu'en 1985.

Rejoint par Philippe Boyer, Jean-Claude Montel, Jean Paris, Léon Robel, Mitsou Ronat et Saul Yurkiévich, Jean-Pierre Faye développe le "Mouvement du change des formes", base de regroupements transversaux et de variations théoriques dont le but se comprend autour de cette formule : "La langue, en se changeant, change les choses." En 1983, il a cofondé Collège International de Philosophie.

Jean-Pierre Faye est l'auteur d'essais considérables tels que "Langages totalitaires" (1972). Son œuvre se répartit entre des narrations ("L'Hexagramme") et des poésies en prose: "Fleuve renversé" (1959), "Couleurs pliées" (1965), "Verres" (1977), "Syeeda" (1980). Il obtient le prix Renaudot en 1964 pour "L'Écluse" et le prix Bernard-Lecache 1993 pour "La Déraison antisémite".

Cet écrivain et penseur de la créativité littéraire est à compter également parmi les intellectuels les plus politiquement actifs du XXe siècle, au côté de Gilles Deleuze, Michel Foucault, Bernard Pingaud ou Bernard Noël.

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Source : Wikipedia
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Jean-Pierre FAYE – Portrait dans le miroir à trois faces (France Culture, 2006) L’émission « Surpris par la nuit », par Christian Rosset, diffusée le 16 mars 2006 sur France Culture.


Citations et extraits (44) Voir plus Ajouter une citation
"Il n'y a que la volonté qui manque aux hommes pour se délivrer d'une infinité de maux."

Leibniz - lettre à St Pierre - 1715
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Le visage qui va
voir, est aussi regardé
[…]

mais lève les yeux, ouvre
ce trou dans la distance, le long
des murs chauds ici, rouges
délabrés, marqués de joints écaillés
et jusqu’au fond et aux arbres
au chemin de son, passé et crissé
à peine prenable, ici
           elle, confondue
peu à peu avec les murs
assise, fondue dans le ciment
et les grandes écailles tracées et détachées
écoutant longtemps et voyant
appuyée au revers de main, et
ne cessant pas de rester et d’être
durable et dessinée
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Jean-Pierre Faye
Saïda

et cette femme
et le nom de Syeeda je vois une parenté singulière
et paradoxale puisque Syeeda c'est - si je ne me trompe- la transcription
américaine mais souvent en usage chez les Noirs les Afros-américains de la ville phénicienne -libanaise- Saïda -qui s'écrit alors S.a.i.d.a et non plus S.y.e.e.d.a - ville de l'histoire hébraïque - biblique de l'histoire sémitique- et entre la ville sémitique Djezaïr et la ville sémitique Saïda passent les plus terribles histoires de l'Histoire
mais curieusement par le ricochet typographique de cet autre exil de cet autre peuple de l'Exil qu'est le peuple noir d'Amérique tu vois Syeeda la fille de Coltrane celle à qui il dédie une pièce merveilleuse des GIANT STEPS SYEEDA'S SONG FLUTE je croie - j'aimerais la réentendre un jour il faudra que je retrouve ce disque -
alors oui Syeeda
Syeeda c'est Psychée ma soeur
mais
c'est une Psychée noire tu vois moins "transparente" que l'autre car on voit sa peau alors que la psyché n'a pas de peau en principe Psyché n'a pas de peau elle n'a que des ailes mais supposons que ses ailes soient noires qu'est-ce que cette psyché humaine qui a une couleur tu vois cette chose étrange selon quoi le corps de la narration dominante dans l'histoire humaine

toi syeeda. qui
serait ton corps ou
jointée dans l'entre
mains et son creux de
pesée. à travers l'
intermission de fièvre et feune
où le pli d'entre pensée
vient en sueur
s'arque
boute aux criages et
cuissages ou tendoirs


s'est déguisé comme blanc c'est-à-dire sans couleurs alors qu'en fait il est plein de couleur (...) mais en fait je pense que la blancheur est due au fait que dans sa narration de lui-même ils s'est pensé comme celui qui voit les autres donc celui qui est transparent sans couleurs
ce sont les autres qui sont opaques
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3.3.                                                                    3.3.



comme si faute de départ et pour
voir se disperser les lignes j’allais
me pencher par-dessus et tenir
çà dans les mains et m’arrêter de
bouger et voir et pulvériser sur
l’étendue de la lumière et de long en
large poinçonner vite l’épaisseur
égayer la masse et soulever
toute sorte de nuit et ciment
ou encore : enfoncement noir
plus noir que peau noire : la plus belle
et davantage encore que l’aisselle
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Crime Cristal
à Mitsou Ronat

1.

Je suis Viendrait je suis Vient je suis Venue
je suis elle qui
Vint
mais elle met hier dans le maintenant
elle vient le bord de la journée
elle maintenant le temps d’avant
hier
elle est le disait que c’était violence
et que le sortir est le sera violent
je suis elle me disant le sera demain
je suis elle me voyant je suis elle la disant
j’étais celle me fuyant je suis la regardant
elle est la Vient à moi elle est la disant
que cela est le faire bien

2.

les constellations sont parties du
monde et les noms
parties de la pensée

le premier geste de la femme
entre l’envers et l’endroit

val entre
deux miroirs

mouvements des lettres
entre les parcelles

jusqu’à la jointure
que tu sais

3.

il s’agit de rendre
immobile la vérité
comme on épingle
le singe en cage

la vie n’entre
en ligne de conte
que lorsqu’il est
trop tard

Dans un monde
de lanternes

4.

l’événement du blanc descend sur un paysage
et s’écrit en noir et sanguine sur le blanc
et par ceps sarment épieu écorce

la lumière va s’éteindre par surfaces
le contour se retourne dans le repli
le fond de la robe attend le cri

5.

le val du noir l’accès au blanc
et le poudroiement de l’un dans l’autre
nous mènent jusqu’au bord

où respire la
nuit la désirable
l’eau en puissance

de vinaigre et de
vin

6.

la courbe tranche au noir
la fine lame de cohérence
découpe sur le fond un pan d’éclat

le point lumineux auprès d’elle
est amour éclats venus
d’un soleil et de l’éclaboussure

jaillie du fond et de la plus dense
force qui illumine et condense

7.

ce qui divise les feuillets du livre du corps
passe aussi par l’égard du visage
même entrant dans l’obscurcissement
et la plénière épaisseur et son vide
je regarde le fond de cela

entre regard en entreval
où vrai se livre

8.

je mange ce miel qui avec toi a disparu
et qui avant même a été mutilé
coulé dans la cire ciblé et incriminé
giclé dans la bouche avec le goût et dénudé

avec le rouge de la mer en forme de bouche
veillée avec bienveillance qui est due
l’amande à chair si blanche et à écorce
convexe miroir de ventre qui se couche

à celle qui est en bas et n’oublie jamais
demandez un peu l’impudeur qu’il faut pour le faire

9.

à celle qui est au secret. au-dedans
et au sommeil. à celle qui est
en voie de dire ce qui est mesuré

peut-on lui dire ce qu’elle a rapporté
la blessure approchée peut-elle. soufflée
le feu gravé se pourra-t-il. scellé
et la chair. elle très douce. connue

le visage. enseveli. en cheveux
le corps. lui. en protection. rapprochée
lui elle. corps vivant. jamais mesuré

10.

la relation qui va des seins aux mots
et monte du ventre à la vérité
dont la possession jette
la figure noyée
dans le monde de la chambre

la relation va et monte du ventre
et condense un mouvement nu et noyé
et jette la figure de possession
dans l’étroite chambre de vérité

11.

la possession étroite monte et vient
elle jette et figure les mots et les seins
elle monde le nu et noie la chambre
elle condense la vérité au ventre
elle mouvement elle noyée

elle est venue relater ce qui va
monter depuis la vérité jusqu’à la chambre
et danse et jette ce qu’elle condense
elle monte les mots jusqu’au nu des seins
elle a noyé l’étroite montée dans le monde
elle émonde et jette qui elle a figurée

et condense la nue danse vérité

12.

l’événement surprenant
se produit, on croit voir
un bandit dans le survenant

vent souffle sur la montagne
au-dessus du lac
est le vent

image de la vérité

13.

en haut le vent

au centre
elle est libre

en bas le lac

14.

hexagramme de vérité
traits pleins en haut
et en bas

prémice ou mémoire
chant plain illimité
meut la surface de l’eau

l’effet visible
ainsi manifesté

15.

en exil
l’éclipse
l’irréparable

façon
et l’ivre
crime
cristal
à l’arête
blessée

16.

et ainsi mort vient réparer
et ce qui se brise est ce qui répare

il ne suffira point
de réparer l’attache des bras
et de réparer la jointure des jambes
si le geste des hanches
n’est point réparé

ce qui vient restituer
retient le sang
que renverse le métal

blessure au bord
de la bouche

17.

si remède précède le mal
alors même la bouche est réparée
étincelle et tessons de métal

sont lien et novation qui est narrée
dans le très quotidien et le trivial
ces bris qui altérés et chavirés

du cœur de la fidélité qui libère
la convulsion qui enfante et profère

18.

la strate la roche la mer
le métal de la fatigue et le soleil
je les conte à mi-voix
dans la descente de lumière longue
pendant qu’est suspendue celle
celle au temps qui s’est rompu
et qui a parlé dans la vue de l’une
et la terreur de l’autre
ou le rêve plein de sang
et je l’appelle car je n’ai aucune
certitude que cela
au moment où la nuit est pesante
et colle à la bouche et aux yeux
le relief est strié et brûlé
la vitesse cahotée et noircie
je vous appelle pour que vous soyez
je t’ai demandée pour que tu sois sujet
je demande souveraineté pour toi
et que la lumière longe longtemps la montagne
tirant même la nuit
et que le doux animal de pensée soit vivant
son épaule chaude
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Neuf personnages nous racontent l'histoire de Duchesne-Hébert, géant bourru et gueulard.
Un théâtre de foire, de tréteaux qui démystifie et transpose la réalité.
Les événements restent souvent éloignés d'un quelconque réalisme historique.
Duchesne invente, dénonce, stigmatise.
Se succèdent, s'interpellent : le roi, la reine, des femmes, l'ombre de Marat....et bien d'autres.
Il est question des droits de l'homme, de la liberté, de la constitution, de la monarchie....
Et l'homme, quelle est sa valeur ?
Père Duchesne, porte-parole des masses, dira toujours la vérité...à sa manière....
(extrait de "Répertoire du Théâtre contemporain de langue française" de Claude Confortès, paru en 2000 aux éditions "Nathan")
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Un peuple s’étend…


Extrait 1

Un peuple s’étend aussi, mais parle par langues
se divise et se réunit, par
les yeux et les femmes et la parole
et par les doigts ou les bras
sur les bancs de bois, devant la bière, les warmi *
et le vin, le sucre peint et sculpté
en parlant les langues à la fois
et même en les mêlant un peu, celles-là
ou celles-ci, celles qui se disent
ici contre l’écusson de grès martelé
ou là contre les murs rasés et près des parpaings crevés
sur le bec de crête, ou derrière le remblai des rails
les coupoles bleues de faïence ou les cuves de gomme
  bouillante
se retrouvant partout dans le mélange
et se retrouvant pour parler après le travail
et dans la pause en fumant, ou par
dessus le vacarme des chaînes
et tout en lavant les entailles
concentriques, séchées au bout des doigts
avant la sortie, revenant
par la crête au pays de filles éventrées
un village sans heure
à dire, sinon dans la voix et avec
la gorge, pleine de couteaux
sans patience, et les voix coupées
la voix et le peuple taillés au couteau
les visages de fer et ceux des joueurs de ballon
ceux qui sont retranchés et ceux
qui ont encore à dire, les uns
et les autres, ceux qui se divisent
et se retrouvent, ou taillent les corps
par le fer, le plomb et le cuivre
çà et là, tatouant les visages
nouveaux, recommençant aussi les visages
et les déchirant, plus vite qu’un papier
mal coupé et taché, allant et venant
à travers les seuls extrêmes


* warmi : femme, en quechua
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I


La voie de la ligne horizontale
prend naissance ici évidemment
dans le gris qui est un sans mélange
car ici vide et plein s'y emmêlent
pourtant tirée vers la verticale
la ligne aussi dès ici descend
suivant le poids qui nombre et la range
le signe qui la scelle et décèle
amincissant au pied la colonne
amenuisant en bas ce qui tombe
noircissant en vidant la couleur
foulant au fond ce qui claque et sonne
sans modeler de hanche ou de lombes
écartant du geste la chaleur

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2.20.                                                                    2. 20.



extrait 3

                            à force d’étoffe
et de genoux nageant entre courant et laine
et jusqu’au moment de la barle, et de pointer
la jointure au fond du frais et pour
s’envelopper de genoux en se laissant
et pour n’arrêter de boire qu’à peine
alors et maintenant faute de fenêtre
où se tenir plus longtemps et lier
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Le chemin noir vers l’eau retrouvée…


Le chemin noir vers l’eau retrouvée
s’éteint et plie, retourne
au sol roux de bruyère
longuement la saveur cassée du bois
serrée de nœuds, cordée
de sécheresse. Nos mains étendues
touchent le bruit de feuille froissée
Les images roulent, gréseuses, se font choses
dans la pente sonore, bondissantes
où le pan d’ajoncs se tache de vert
brûlé de grisaille. La pierre taille un seuil
dans l’arête massive et le fouillis de fougère
reprise par l’heure, retirée
à la ligne dure du soir
défaisant les villes, jonchant le grain des boutiques
à l’instant qui trace des visages
les yeux rocheux et gris d’enfants, bleuissant
les bouches retracées, les corps longuement aimés
les muscles mûrs et chauds, les musiques rompues
comme un tendon soudain s’arrache à l’os
- chaleur lentement traversée
jusqu’à ce fond d’eau qui manque et ruisselle
sourdant sur la brisure
Ainsi dans une poche, serré doucement, un caillou poli
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