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Critique de boudicca


Ayant jusqu'à présent toujours apprécié les romans d'Estelle Faye, c'est sans guère d'appréhension que je me suis finalement laissée tenter par le dernier ouvrage « jeunesse » de l'auteur, bien que n'étant pas habituellement grande amatrice de ce genre de littérature. L'originalité du contexte dans lequel se déroule l'histoire a également participé à faire pencher la balance. Ce premier tome de « La voie des oracles » nous plonge en effet au coeur de la Gaule du Ve siècle après J-C où l'on suit les aventures de la jeune Thya, fille de patricien romain « exilée » dans une des demeures de province de son père en raison de sa qualité d'oracle. Une fonction qu'il ne fait plus bon d'exercer au sein de cet empire romain en pleine déliquescence, menacé de tous les côtés par des invasions barbares et dans lequel le christianisme connaît depuis plusieurs décennies une fulgurante ascension. Une ascension qui se fait bien évidemment au dépend des cultes païens et qui entraîne la lente mais inéluctable disparition des divinités et créatures mythologiques antiques. Certaines continuent pourtant d'arpenter le monde et vont aider la jeune Thya dans sa quête, qu'il s'agisse de faunes, d'ondines, de harpies ou de divinités chthoniennes.

Si l'ambiance dans laquelle baigne le récit est globalement assez sombre, certains éléments sont toutefois là pour nous rappeler que nous avons bien affaire ici à un roman destiné à un public essentiellement « jeunesse » : une adolescente pour héroïne, une chaste histoire d'amour, une intrigue somme toute assez simple, des personnages parfois un peu trop caricaturaux (l'ecclésiastique cruel et fanatique, le fourbe et lâche jeune aristocrate, le sage et mystérieux révolté....) Un traitement dont ont moins à souffrir les personnages plus proches de la jeune héroïne, qu'il s'agisse du jeune maquilleur Enoch, tiraillé entre deux loyautés, ou encore du vétéran Mettius, hanté par les actions commises lors d'une précédente campagne militaire. Thya reste cela dit le protagoniste le plus abouti et le plus attachant de cette histoire, même si certaines de ses réactions ne la rendent parfois pas si sympathiques que cela. La dureté des épreuves traversées par la jeune fille et sa force de caractère ne tardent toutefois pas à remporter l'adhésion du lecteur et on attend donc avec à la fois intérêt et impatience de savoir ce que l'auteur réserve à notre héroïne pour la suite.

Un premier tome prometteur qui nous laisse avec quantité de questions qui trouveront certainement leurs réponses dans le second volume venant tout juste de paraître et consacré cette fois au personnage d'Enoch. Rappelons pour terminer que le roman était cette année finaliste pour le prix Imaginales des lycéens au côté du « Bâtard de Kosigan » de Fabien Cerutti.
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