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Critique de fanfanouche24


Lu à sa parution, en 2010- Paris 19e/ Relecture le 27 mars 2023

Un souvenir très, très marquant de lecture , en dépit de sa brièveté....Devant écrire un texte sur un fait de société, j' ai soudain songé à l'illustrer avec ce texte.
J'ai donc été rechercher directement mon exemplaire sur mes rayonnages surchargés...et l'ai relu dans la foulée !

Cette relecture m'a autant interpelée et émue que la première fois !
Cette fiction est toujours d'une vive actualité à plus d'un titre : La solitude urbaine, une société de plus en plus individualiste et repliée sur elle-même, les laissés-pour-compte...sans toit ni emploi, la crise économique qui balaye les humains,etc.

Une femme mystérieuse de cinquante-huit ans, clandestine depuis un an dans une maison....

Son occupant officiel s'étonnait de voir des aliments disparaître de sa cuisine.Cet homme, un quinquagénaire célibataire , et routinier, météorologue de profession, décide d'installer une caméra et a constaté qu'une inconnue déambulait chez lui en son absence. Ce simple fait divers dans un quotidien du matin à Nagasaki, en 2008, va inspirer très fortement Eric Faye dans cette fiction !

Le récit se fait exclusivement par la bouche du propriétaire de la maison, hormis quelques pages vers la fin du roman , où l'auteur donne la parole...à cette " clandestine" , qui finit par nous émouvoir , découvrant avec surprise pourquoi sur les trois maisons qu'elle squatte discrètement, c'est la maison de notre narrateur qu'elle préfère par-dessus tout !

"Je n'ai jamais aimé ceux qui réussissent.
Non pas parce qu'ils réussissent, mais parce qu'ils deviennent le jouet de leur succès, d'un Moi aveuglé. le Moi à tout prix est la fin de l'homme.
La Crise rend les hommes un peu plus seuls.Que signifie encore ce " nous" qui revient à tire- larigot dans les conversations ? le " nous" meurt.Au lieu de se regrouper autour d'un feu, les " je" isolent, s'épient. Chacun croit s'en sortir mieux que le voisin et cela, aussi, c'est probablement la fin de l'homme."

Dans le monde sans imprévu de ce quinquagénaire célibataire et solitaire , l'intrusion de cette " clandestine" dans sa maison va faire l'effet d' un bouleversement bien plus violent qu'il n'y paraît

Une sorte de tsunami, qui va tout remettre en cause dans sa petite vie routinière , sans la moindre aspérité, ni attachement affectif...Car ce roman parle aussi de deux Solitudes immenses...dans la grande ville !




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