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Critique de Franz


Franz
18 septembre 2019
L’épure du chemin.
Site antique inspirant, Vézelay, bourgade de l’Yonne, catalyse l’allant de Guy Féquant quand il entreprend son voyage pédestre de quatre cents kilomètres à travers la Champagne et la Bourgogne. Son journal, mémoire du chemin, témoigne de ses pérégrinations au printemps 2010 après un départ avorté en 2009 par des ampoules invalidantes. Suivant un déroulé chronologique, l’auteur égrène son parcours par étape, l’émaillant d’érudition locale et de réflexions personnelles, de descriptions évocatrices et d’observations vivantes jusqu’à composer un patchwork saisissant « qui ajuste les uns aux autres les espaces parcourus ». Néanmoins, la relation de voyage est placée dès l’entame sous la lumière diffuse de la fuite du temps, sublimée, entre lyrisme retenu et réalisme métaphorique : « On sent s’instiller en nous la mélancolie des années qui passent, du lancinant néant des choses… Le monde chatoie et sonne le creux ». Voilà bien de solides assises pour traverser et dévoiler les paysages ! Des photographies couleur scandent le texte toutes les trois pages. On peut regretter qu’elles ne soient qu’illustratives et n’apportent pas un autre regard en écho au texte. En picorant et en collectant des ambiances et des impressions en chemin, Guy Féquant partage sans fard mais avec retenue son intimité et sa présence au monde. Avec ses carnets de voyages, légers et incisifs, personnels et enlevés, il donne à voir sa vision nourrie d’une expérience passée au trébuchet de la vie. Cheminer en sa compagnie demeure un plaisir non frelaté, une rusticité sublimée : « […] les ceps alignés s’enracinent dans une pierraille blanche qui sonne sous mes pas. La réverbération du soleil confère à la vigne cette netteté ligneuse et foliaire, comme gravée à l’eau forte, qui témoigne de son ascèse, de sa participation têtue à l’intelligence universelle. […] Et dans ce friselis bleuté qui atténue l’incandescence de la colline, buvant à ma gourde d’eau, je tente de retrouver par ma mémoire gustative la minéralité du vin ».
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