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Critique de Vermeer


Un grand roman qui s'apparente à une tragédie grecque : style, écriture, procédé narratif, analyse psychologique individuelle et collective.
Amer, après avoir passé quelques années en France, dans la Nord et à Paris, revient dans son village de Kabylie en Algérie dans les années 1920, avec Marie son épouse française. Il est indirectement responsable du meurtre de son oncle Rabah dans les mines du Nord. Il pense avoir payé sa dette en épousant Marie, la fille supposée de Rabah.
Mais au village tout se sait et Slimane le jeune frère de Rabah sent peser sur ses épaules le poids de la communauté : il doit venger son frère, l'honneur doit primer, le sang doit couler d'autant que bientôt une histoire d'amour naît entre Amer et Chabiha, femme de Slimane. on peut se perdre un peu dans tous ces clans familiaux et liens de parenté entre les personnages.
La description des paysages et des mentalités villageoises kabyles est magnifique (je ne suis jamais allée en Algérie mais l'écriture sobre, elliptique et suggestive nous les fait approcher). La solidarité, sociabilité, le fatalisme, le poids de la collectivité et surtout le sens de l'honneur des communautés fermées sur elles-mêmes sont magnifiquement décrites ainsi que les conflits entre le sens de l'honneur, des convenances et les sentiments personnels. Tout membre de la famille (les femmes kabyles en particulier garantes de l'honneur du clan) doit se comporter de façon irréprochable...du moins en apparence. On n'hésite pas à sacrifier certains pour sauver l'essentiel : la Terre et la famille, la descendance (mâle). La Terre, l'honneur priment sur la vie. L'action se déroule dans les années 1920 et les mentalités ont peut-être évolué depuis mais certainement moins qu'en France où le village au sens de communauté a disparu. Thèmes de la difficulté de l'exil avec les personnages d'Amer et de Marie. de très belles pages sur la vie des femmes kabyles à la fois confinée et riche d'une grande sociabilité.
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