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Critique de Takalirsa


J'ai adoré l'effervescence qui règne dans cette pension new-yorkaise des années 50! On découvre l'american way of life à travers le regard de Jocelyn le jeune Français qui débarque et que tout émerveille. La maisonnée est remplie de l'énergie des filles et la reconstitution de l'époque particulièrement vivante. Toutes rêvent de devenir les prochaines vedettes de la scène new-yorkaise et le récit regorge d'allusions aux stars qui les éblouissent (Fred Astaire, Marlon Brando, Judy Garland, Gene Kelly...). Immergé dans cette Amérique d'après-guerre en pleine chasse aux communistes à l'approche des élections présidentielles ("l'ère de l'interdiction, du soupçon et de la surveillance"), côtoyant chaque jour (et chaque soir!) le petit monde de Broadway, Jocelyn évolue dans la bonne humeur, chaque matin se levant sur un nouvel étonnement. Lui-même suscite une certaine fascination sur les jeunes femmes ("- Je viens de Paris. - Paree ? Hou là là mais c'est magnifi-queu! chantonna-t-elle. Tiens, pour la peine, je vais chanter April in Paris... Rien que pour vous").

Mais du côté des filles, tout n'est pas rose. En attendant de briller sur scène (de théâtre, de spectacle), il faut bien payer son (modeste) logement et se nourrir. On suit certaines d'entre elles entre auditions et espoirs déçus, rêves qui s'envolent et petits boulots gagne-pain. Chic tourne des spots publicitaires pour la soupe ou le shampoing entre deux répétitions de danse. Hadley travaille comme cigarette-girl (elle doit vendre un maximum de cigarettes et d'allumettes au cours de la soirée) puis comme taxi-girl (elle fait danser les clients en échange d'un ticket payant) dans les dancings afin de pouvoir élever le petit garçon de sa soeur. Toute une partie est consacrée à son arrivée à New York deux ans auparavant et son idylle avortée avec Allen. Page fréquente un homme plus vieux qu'elle, Addison de Witt, qui est critique de spectacles et connaît du beau monde. Manhattan est sur les traces de son père, devenu célèbre acteur de théâtre. Aux côtés d'elles toutes, on traverse un panel d'émotions "confuses et contradictoires".

Car au bout du compte les habitant(e)s de la pension Giboulée offrent "un bel album de famille": "Il les aimait toutes, quant à lui. La part énigmatique de Manhattan, l'aplomb de Chic, l'ingénuité de Page, la vivacité d'Etchika..." Même la vieille propriétaire, Artemisia (surnommée le Dragon), se laissera attendrir à la faveur d'un velouté d'asperges et d'une surprenante soirée poker!
Lien : https://www.takalirsa.fr/bro..
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