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Critique de Sokleine


Voici un roman graphique agréable et habilement construit, que j'ai eu le plaisir de recevoir dans le cadre de la dernière Masse Critique Graphique : Glisser des beaux livres sous le sapin. Merci donc à Babelio et aux éditions La Boîte à Bulles pour cette belle découverte.

Deux histoires racontées en parallèle, deux destins, deux personnages principaux. L'un est célèbre, Valéry Giscard d'Estaing et l'autre un simple Français moyen, le père de François Bugel. Quel peut être le point commun entre ces deux individus ?

Issu d'une grande famille aristocratique, Valéry Giscard d'Estaing était prédestiné à un brillant avenir. Elu à 48 ans Président de la République en 1974, le plus jeune depuis 1895, il se voulait moderne, réformateur, libéral. On lui doit entre autres la loi sur l'avortement, la majorité à 18 ans (au lieu de 21 auparavant), le divorce par consentement mutuel. Il souhaitait plaire à tous les Français, être proche d'eux et attendait leur reconnaissance, en vain... car il en fit trop et s'égara dans le ridicule.

Serge, le père de l'auteur fut un éternel insatisfait. Né dans une famille modeste éprouvée par la deuxième guerre mondiale, il devint responsable d'un marchand de chaussures, puis d'un autre plus grand, n'hésita pas à déménager de ville en ville, ballottant femme et enfants, pour assouvir ses ambitions. Frustré et déçu par le monde matériel, il abandonna la chaussure pour se lancer dans l'ésotérisme, fut la proie de gourous et d'escrocs.

Manque de reconnaissance, amertume, ambitions déçues, frustrations affectives... chacun a pu se laisser entraîner sur une pente dangereuse. J'ai bien aimé le regard porté par l'auteur sur ces deux hommes que tout devrait opposer.

J'ai également été séduite par l'évocation des années 70, c'est tout un pan de ma jeunesse que je retrouve ici avec plaisir et nostalgie. Les décors sont réalistes et très évocateurs, les atmosphères superbement décrites grâce à un graphisme plutôt épuré.

Quant aux personnages politiques, parfaitement reconnaissables dans leur représentation graphique, ils sont égaux à eux-mêmes. J'ai trouvé intéressant de prendre du recul par rapport au septennat giscardien et de découvrir les magouilles, calculs et copinages. Tout était bon pour arriver à ses fins et nourrir ses propres ambitions. Mais il va sans dire que cela reste un problème éternel.

Je ne connaissais ni Ferenc ni François Bugel et je dois reconnaitre que ce roman graphique Giscard, mon père et moi est une vraie réussite.
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