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Critique de elodiekretz


Mon premier Trevor Ferguson et sûrement pas le dernier !
Je l'ai découvert grâce à la recommandation de mon club de lecture préféré, le Picabo River Book Club, qui me permet de combler mes lacunes dans cette littérature nord-américaine que j'aime tant. Nous voici au Canada, dans une nature terriblement hostile, au milieu de nulle part, aux côtés d'un très jeune héros, Martin, qui vient de perdre son père, de devoir confier son jeune frère et sa jeune soeur à la famille et de prendre un travail très dur pour démarrer dans la vie. Il est "contrôleur" c'est à dire chargé de contrôler les heures de travail d'ouvriers chargés de poser les rails d'une nouvelle ligne de chemin de fer sous la houlette de Frisk, un contremaître impitoyable et dans une ambiance marquée par les prophéties hallucinées de Prud'homme, le cuisinier, le "couque" .
Le passé de Martin est évoqué très rapidement mais ce passage m'a semblé essentiel pour comprendre sa manière d'agir et de réagir. Son père lui a enseigné le bien et le mal et lui a appris à bien se comporter, à rester droit. Il refuse donc de se soumettre aux manipulations de Frisk qui triche sur les heures de travail des ouvriers qu'il demande à Martin de manipuler. (À ce propos, je trouve le titre originel "The timekeeper" beaucoup plus juste que le titre français.)
Poussé dans ses retranchements, Martin tient bon et finit par être chassé dans la forêt parmi les "craqués", ex-ouvriers chassés avant lui par Frisk car ils refusaient de se soumettre, vivant désormais comme des bêtes sauvages dans la forêt alentour. Martin prend la tête du groupe d'affamés, réduits à l'état de loques, volant leur nourriture et qui ne peuvent même pas fuir le lieu.

Je ne suis pas entrée dans le livre immédiatement, il m'a fallu me faire à l'univers hostile, entrer dans la tête de Martin et m'approprier le français canadien. Mais au bout d'une cinquantaine de pages, j'étais ferrée, je vibrais pour Martin et ses craqués et m'appropriais progressivement les coulisses d'une véritable lutte pour la survie. La réflexion sur les relations humaines, la condition ouvrière, la complexité du contremaître comme la peinture de la nature m'ont vraiment marquée. Un livre qui rend au centuple l'effort relatif qu'il demande au démarrage. J'attends avec hâte de découvrir un autre Trevor Ferguson.
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