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Critique de cedratier


« ALGER LA NOIRE» Jacques Ferrandez Maurice Attia (Casterman, 127 pages)
La version BD, l'adaptation par Jacques Ferrandez d'un roman de Maurice Attia. Pas mal du tout. J'ai moyennement goûté au graphisme (sec, brut, peu précis), mais les planches donnent néanmoins à voir et sentir l'atmosphère très particulière d'Alger en 1962. C'est une histoire prenante, un rude et beau polar qui se situe à la fin de la guerre d'Algérie. Deux policiers français enquêtent sur l'assassinat sordide d'un jeune « couple mixte », lui arabe, elle française. le jeune flic, d'origine espagnole, accompagne son mentor, un vieux juif pied-noir, malade et en fin de course, qui songe au retour inéluctable en métropole. Les rebondissements sont incessants, on pénètre dans tous les rouages d'une société qui explose et implose dans cette dernière phase de la lutte anticoloniale, et il vaut mieux avoir de solides repères historiques sur cette période pour en saisir tous les mécanismes. C'est parfois joliment cru, très bien documenté, on s'égare entre le crime crapuleux et l'assassinat politique, dans un monde où pour certains tout fout le camp, pendant que pour d'autres, les Algériens qu'on ne voit malheureusement guère ici tant cette société est clivée, l'espoir semble à portée de main. Dans ce monde en chaos qu'on visite par ses bas-fonds, tout se délite, les repères sautent, chacun se bat pour soi, une atmosphère qui permet les coups les plus crapuleux dans une quasi indifférence généralisée. C'est noir, et pourtant l'humanité imprègne encore certains personnages. Bref c'est bien fait. Et ça donne envie de découvrir l'écrivain et le dessinateur, en particulier les « carnets d'Orient » de ce dernier.
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