L'amie prodigieuse, tome 2 : Le nouveau nom

Retour dans les vies de Lila et d'Elena, dans leur histoire et leur amitié complexe, dans leur relation qui ressemble plus à un défi qu'à un soutien mutuel. J'ai été surpris par la facilité avec laquelle j'y suis retourné même si certains noms m'avaient échappé. Nous retrouvons les deux femmes dans les années 60 après le mariage de Lila avec Stefano et pendant les études d'Elena au lycée et à l'université de Pise. "Le nouveau nom" raconte la perte d'anciennes identités et la construction de nouvelles en combattant les humiliations, les trahisons et les violences masculines ou en brisant le cercle vicieux de la pauvreté et des classes sociales. Contrairement au titre du premier tome, je n'ai pas trouvé l'écriture particulièrement prodigieuse, ni l'intrigue innovante ou pleine d'imagination mais j'ai apprécié l'histoire plutôt ordinaire. Car je pense que la force du roman tient dans une description méticuleuse, une dissection détaillée de vies banales avec leurs lots de bonheur et malheur. D'ailleurs l'écriture de Ferrante, profondément intime et personnelle, me fait douter du caractère purement fictif de l'oeuvre. Sa perspicacité et sa fraicheur donne à l'histoire sa dimension tangible. Dans une interview, elle a déclaré un jour que son ambition d'écrivaine était de rendre saisissants les faits de la vie ordinaire. Mission réussie. La lire c'est comme écouter parler des amis dans la vie réelle et les soutenir dans leurs épreuves. Et le lecteur se retrouve dans une situation étrange : attendre la suite de l'histoire pour apprendre des choses qu'il connait plus ou moins, mais qu'on ne lui a jamais racontées de la sorte.