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Critique de JeanAugustinAmarDuRivier


Il s'agit du premier volume de la collection intitulée: "La plus belle histoire" - éditeurs Seuil et Robert Laffont - que je lis.
L'ouvrage, qui porte sur la Philosophie, remplit son but que j'interprète comme étant de : "Nourrir les réflexions au sujet des systèmes de pensées des airs du temps de l'antiquité à nos jours."
Les auteurs Luc Ferry et Claude Capelier adoptent le style littéraire du Dialogue, cher aux philosophes, un mode de conversation qui comporte nécessairement raison, discernement, exactitude et sagesse. Ils nous présentent ainsi un panorama significatif et pertinent des systèmes de pensées avec leurs limites, leurs articulations autour d'une dualité spirituelle religieuse et séculière. Une période de déconstruction de toute transcendance marquée par Friedrich Wilhelm Nietzsche met en exergue la Technique déboussolée et très comptemporaine de Martin Heidegger qui associe le progrès à la servitude alors que dans l'humanisme d'Emmanuel Kant et des lumières celui-ci était corrélé à la liberté.
Ainsi, ce recueil de philosophie nous conduirait à prendre conscience ou pas que , de nos jours, nous vivons une période d'obscurantisme séculier dont des symptômes se nommeraient l'ubérisation de la société jointe à son cortège de prétextes technologiques.
A la fin du XIX éme siècle, à l'aube de la révolution de la relativité générale et de la physique quantique, Lord Kelvin disait de la science que tout avait été trouvé. de façon analogue, il se pourrait ou pas que nous soyons à l'orée dune nouvelle façon de penser en cours de construction, d'un humanisme durable qui donnerait un sens à la vie dans le village monde qui dépasserait les contradictions apparentes du séculier et du religieux, de l'individualisme et du collectif, de l'être humain et de l'humanité à l'ère de la multitude. L'une des possibilités souligné par les auteurs serait "La révolution de l'amour." Il est cependant à noter que, depuis deux millénaires, le christianisme, par son alliance, nous ramène à renouer avec l'amour de Dieu, à assimiler l'amour séculier du prochain à cette véritable relation avec Dieu qui était celle d'Adam et Eve - à la fois individus et humanité tout entière - dans le Paradis dont ils devaient prendre soin comme des jardiniers bienveillants (Genèse, chapitre 2, verset 15).
Remarquons, comme le souligne Luc Ferry, que ces châteaux (les constructions philosophiques. NDLR) sont toujours habitables lorsqu'ils sont bien construits. D'ailleurs paradoxalement le château Descartes semblerait l'un des plus solides (So sorry ! I can't help joking). Quoi que ! dirait Raymond Devos.
To be or not to be ? demeure la question. Elle souligne en particulier l'absurdité de toute sorte de discussion sur l'existence de Dieu puisque Dieu - le créateur- peut à la fois être et ne pas être (le "ou" de la question posée n'est pas exclusif.NDLR). Dieu a le choix. Son nom signifie cela. Il a son libre arbitre. C'est d'ailleurs, la principale spécificité de l'image parfaite de Dieu concrétisé en Adam, Eve et Jésus Christ le dernier Adam (1 Corinthiens 15:45).
La question de l'existence de Dieu serait donc uniquement issue de la justification du fondement des églises, de leurs rapports à la politique puis par suite de leur rôle dans notre rapport à Dieu, dans la religion. En effet, Jésus dans son existence préhumaine est la sagesse personnifiée (Proverbe 8) : "Oui, moi, la sagesse, je réside avec la finesse et je trouve la connaissance de la capacité de réflexion". Il est le constructeur et non pas le créateur (jean 1:1-4) : "Au commencement était la Parole (le logos. NDLR), et la Parole était avec Dieu, et la Parole était un dieu. Celui-ci était au commencement avec Dieu.Toutes choses vinrent à l'existence par son intermédiaire, et pas même une chose ne vint à l'existence si ce n'est par son intermédiaire. Ce qui est venu à l'existence par son moyen était vie, et la vie était la lumière des hommes." Or le Sanhédrin a choisi César plutôt que le salut par Dieu (la rançon, la compensation parfaite du péché d'Adam, payée par le dernier Adam). le sanhédrin en faisant de nouveau comme bon lui semblait renouvelait, par là même, le péché originel sous l'influence de Satan (Luc 23:34) : « Père, pardonne-​leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font. ». Plus tard, l'église fit de même et préféra des accords politiques au salut par Dieu en grossissant artificiellement et en abusant du trousseau des trois clés de Saint Pierre déjà utilisées. Elle fit ainsi de nouveau comme bon lui semblait. L'un des corollaires fut de confondre le créateur et le constructeur puis de se servir de cette confusion pour ajuster son existence à celle de Dieu. Depuis sa résurrection, Jésus-Christ est notre grand-prêtre, en vie éternellement, par la justice de Dieu, le seul à pouvoir accéder au très saint. Il est notre intercesseur avec Dieu. Nous vivons dans une relation d'amour avec Dieu et non plus sous le coup d'une relation visant à apaiser sa colère. Cette relation véridique équivaut à aimer notre prochain comme nous-même. Elle est une condition sine qua num de notre réussite dans la lutte pour la vie bonne et durable. Elle équilibre le rapport entre l'individu et l'humanité et nous évite de sombrer dans un narcissisme délétère (Ézéchiel 28:11-19). Ainsi, l'humanisme et la relation à Dieu sont liées voire équivalents. Actuellement, où nous recherchons, pour tout le monde, des solutions durables, dans un monde déconstruit, où règne la Technique insensée de Heidegger, le principe chrétien de la religion démontre sa pertinence. Encore faudrait-il que les écrans et barrières terrestres érigés à son encontre, dont les églises, puissent être franchies alors que Dieu, lui, nous accorde de vivre spirituellement dans son amour.
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