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Critique de Pecosa


Pecosa
18 septembre 2016
La rencontre de Francisco José de Goya y Lucientes et de Lion Feuchtwanger prouve que littérature et peinture font bon ménage. Thomas Mann a dit du Roman de Goya que toute l'Espagne était contenue dans le livre, comme elle a pu l'être dans les premières pages de L'homme aux yeux gris du Roumain Petru Dumitriu.
Lorsque Feuchtwanger écrit son Goya (publié en 1953), il est exilé aux Etats-Unis, et son séjour en Espagne date des années 20. Pourtant, la fresque historique qu'il nous offre est étourdissante.
En 1794, l'ombre de la Révolution française plane sur la cour de Charles IV d'Espagne. Les Bourbons redoutent les remous provoqués par la révolte qui agite son puissant voisin. L'Espagne quant à elle demeure toujours figée, codifiée, rigide. L'Inquisition brûle encore au XVIIIème ceux qu'elle juge coupables d'hérésie, et Feuchtwanger, homme des Lumières lui oppose au détour d'un chapitre un discours de Montesquieu.
A Madrid, Goya peint la noblesse, les majas, les majos. On croise Godoy, Quintana, et bien sûr la duchesse d'Alba. Goya peint la cour, croque l'âme humaine, et jamais Feuchtwanger n'oublie l'artiste derrière l'homme. Peinture de cour, peinture sociale, peinture du beau et des désastres, le pinceau de Goya parvient à préserver son indépendance d'esprit et de jugement.
On peut lire le roman de Goya pour le portrait flamboyant d'un peintre majeur. On peut aussi le lire pour le beau voyage qu'il offre à la cour du roi Charles IV. Il forme, avec le merveilleux La juive de Tolède, qui mériterait bien une réédition, une parenthèse espagnole enchantée dans l'oeuvre de Feuchtwanger. Feuchtwanger est grand, Feuchtwanger est passionné et passionnant.
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