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Critique de jo75


Le titre est sans équivoque : qu'on se le dise, Peter Petons n'aura pas une vie ordinaire et on va être embarqué avec lui dans une aventure prodigieuse. L'histoire commence dans une usine de pantoufles, mais ne vous attendez pas à un récit plan-plan, style charentaises au coin du feu. Dès les premières pages, la chaudière de l'usine explose, Peter s'en sort de justesse mais cet accident déclenche en lui une suite de métamorphoses incontrôlables. Il commence par perdre tous ses cheveux puis se met à parler – à 9 ans, il était temps de prononcer son premier mot : « tasse » – et en quinze jours il rattrape son retard scolaire. Mais ce n'est pas fini. Deux ailes poussent sur ses omoplates. Il apprend à voler, c'est pour lui un jeu d'enfant. Quelques mois plus tard, un cirque s'arrête en ville. Roulement de tambour, Peter entre en piste et devient Peter le garçon ailé, l'ange du cirque des Merveilles, lieu de tous les possibles, puisqu'on y croise un garçon volant, un cracheur de feu cornu et un peu pyromane, une funambule russe, un samouraï…

Comme le dit Monsieur Pantoufle, directeur de l'usine : « Un enfant avec des ailes, voilà qui s'annonce passionnant. » le Prodigieux Destin de Peter est en effet passionnant, c'est tout à la fois un formidable roman d'aventures, avec du mystère, du suspense, de l'amour, un ennemi menaçant, un traître ; un conte merveilleux où un héros, d'abord petit et vulnérable, part sur les routes et affronte des épreuves qui le transforment ; une fable aussi sur la différence : comment trouver sa place dans le monde quand on ne ressemble à personne. Peter, l'enfant différent, est mis à l'écart au début de sa vie comme le vilain petit canard. Il fait l'expérience de la cruauté et la solitude avant de rencontrer l'amitié et la solidarité. Il comprend qu'il n'est pas malade, ni difforme, juste très différent, prodigieusement différent.

On peut aussi comprendre la métamorphose de Peter comme une métaphore de l'adolescence : grandir c'est changer, c'est perdre quelque chose – Peter perd ses cheveux au début de sa transformation, puis ses plumes – pour gagner autre chose : la parole, l'autonomie.

Le prénom de Peter évoque aussi un autre enfant volant, Peter Pan, « le garçon qui ne voulait pas grandir ». Mais Peter Petons, lui, accepte de changer, et sa métamorphose, même si elle se révèle parfois douloureuse, lui donne la force de partir. C'est l'oisillon qui fait sa mue et qui s'envole hors du nid. Grandir c'est partir et prendre le risque de la liberté.
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