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Critique de benleb


benleb
30 septembre 2015
Entre 1982 et 1985, une bande de truands commit une série de cambriolages et braquages sanglants en Belgique et dans le nord de la France, assassinant 28 hommes, femmes et enfants. Il n'ont jamais été identifiés et on ignore leurs mobiles.


Dans une première partie, les auteurs font le récit de ces crimes. Une première vague d'attaques en 1982-83 provoqua la mort de 12 personnes. Puis à la fin de 1985, deux attaques de supermarchés firent seize victimes de plus. La gratuité de ces assassinats par rapport à la maigreur du butin, l'aspect physique des assaillants - en particulier la présence d'un géant blond particulièrement violent - provoquèrent une psychose dans le pays. La bande finit par jeter ses armes dans une rivière et par se disperser, après sa dernière tuerie.


Ensuite les auteurs s'intéressent à toutes les pistes explorées par les enquêteurs et elles sont nombreuses : terroristes d'extrême droite, d'extrême gauche, complot de la gendarmerie pour renforcer ses moyens, réseaux Gladio, grand banditisme belge, néerlandais, français, services secrets bulgares ou russes, chantage sur une chaîne de supermarchés, adeptes du "practical shooting"...


Les policiers ont cherché partout et n'ont rien trouvé, mais ils ont inquiété certaines personnes qui voyaient leurs secrets révélés. Cherchant à résoudre une série de crimes hors-normes, dans toutes leurs enquêtes, ils sont évidemment tombés sur quelques affaires d'état. Mais en se limitant aux pistes suivies par la police, les auteurs évitent les pièges du complotisme même si ceux-ci sont parfois effleurés.


Surtout dés le départ, ce fut un désastre judiciaire et policier. Il y eut des rivalités entre magistrats wallons et flamands, entre services de police, entre personnes. Alors que les magistrats savaient qu'il avaient affaire à une seule bande, ils ne constituèrent un pôle unique d'enquête que très tard. Des voyous furent arrêtés, condamnés puis relâchés; surs de leur culpabilité, les policiers et le procureur n'examinèrent pas d'autres hypothèses. Plus tard des pièces à conviction furent détruites, des analyses d'experts négligées. Ce désastre, auquel succéda l'affaire Dutroux, entraîna une réforme du système judiciaire et policier.


La postface de Patricia Finné, fille d'une des victimes, renforce cette impression de négligence, sinon de sabotage. Elle évoque son ressenti personnel de l'affaire, insistant sur l'abandon des familles de victimes par les autorités judiciaires et policières.
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