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Critique de domi_troizarsouilles


Dans la série des romances de Noël, dont je lis quelques exemplaires chaque année, on demande : l'Alsace ! J'avais lu l'an passé déjà « Noël au pays des bretzels » (de la même autrice, faut-il le préciser ?), qui n'a rien à voir avec cette histoire-ci mais qui se déroule également dans cette partie de la France que j'affectionne beaucoup (moi la Belge aux origines germanophones, il y a sans doute quelque chose de culturel qui m'y relie un peu ?) ; bref, j'ai le souvenir que j'avais beaucoup apprécié sa romance 2022 – même si je constate aujourd'hui que je ne l'avais ni commentée ni même notée…

Et voilà : sans être complètement déçue, je me sens nettement moins emballée par cette romance-ci que par le souvenir que j'ai de celle de l'an passé. Rien que le contexte n'est absolument pas crédible : celle qui rêvait de devenir égyptologue et a fait des études en ce sens… se retrouve wedding planner, et comme par hasard, pour sa meilleure amie de toujours, qui en plus lui fait le sale coup de lui demander quelques jours à peine avant, d'avancer la date de son mariage, à Noël ?!? C'est tellement peu réaliste ! Après, si dans le cadre d'un roman, on accepte l'organisatrice de mariages qui parvient à tout arranger en quelques coups de baguette magique, pourquoi pas… mais disons que ça commence sur une telle invraisemblance qu'on n'y croit plus trop.

Et puis voilà, les affaires étant lancées, nos deux protagonistes, qui se détestent (ou pensent se détester) depuis l'adolescence, se retrouvent à devoir vivre pendant quelques jours dans le même château (ou presque), et là, mon coeur balance entre irritation et émotion.
Il faut dire : je n'ai trouvé Amandine, notre fameuse wedding planner, crédible à aucun moment. Entre ses capacités professionnelles surdimensionnées (voir ci-dessus), son sens de la répartie aigu, mais son souvenir d'avoir été traitée de hamster par le maître des lieux au point d'en être encore traumatisée des années plus tard, c'est tellement peu plausible qu'on n'y croit pas. Je précise toutefois, car ça explique peut-être mon point de vue en partie : mon propre fils de 11 ans, a toujours gardé ses « bonnes joues » de bébé, et s'appelle lui-même un hamster ! mot qu'il utilise même pour ses pseudos et autres adresse mail, avec une évidente auto-dérision et un certain plaisir, face à cette petite boule de poils qu'est ledit animal. Dès lors, dans l'inconscient collectif familial, le hamster est quelque chose de mignon, lié à notre « petit dernier » qui a en plus un côté comique – si bien que j'ai vraiment beaucoup de mal à appréhender l'aspect négatif que l'autrice semble vouloir faire ressentir dans le chef de sa personnage principale.
Quant à Romain, le protagoniste masculin, j'ai vu plusieurs commentaires lui reprocher de jeter le chaud et le froid avec une telle facilité que, souvent, ça n'a pas plu - un côté macho paraît-il, même si pour moi, être macho, c'est autre chose que prendre soin (très) maladroitement de ses soeurs... En effet, ce personnage est, à mes yeux, beaucoup plus construit qu'Amandine! Entre ses sentiments qu'il ne sait comment exprimer (après tout, c'est un homme ! smiley), les responsabilités qui lui sont tombées dessus trop tôt, et devoir en plus gérer une belle-mère plutôt fantasque dont on ne comprend pas trop bien l'intérêt dans l'histoire, il est finalement réellement touchant, sous ses airs revêches (surtout au début). Dois-je avouer que c'est ce genre de personnage a priori imbuvable qui donne envie de se challenger, le provoquer, plutôt qu'un type insipide qui vous regarderait avec ses yeux de braise mais sans épaisseur ? C'est finalement lui qui, d'une certaine façon, sauve le livre, justement grâce à ses injonctions insupportables du début, et son évolution – un peu rapide certes, mais il n'aurait pas fallu plus de pages ! – malgré ses tergiversations blessantes, mais tellement réalistes.

À part ça, la plume est fluide et agréable, avec des dialogues, notamment les joutes verbales entre nos deux protagonistes, que j'ai beaucoup appréciées – les seuls moments, en plus, où notre Amandine prenait une certaine ampleur. L'Alsace est bien mise en scène, sans excès au point d'en devenir un presque-personnage (il me semble que ça l'était davantage dans la romance de l'an passé), mais suffisamment pour aviver ce goût pour ses expressions ou ses spécialités culinaires qui me font saliver à distance !

Bref, une lecture bien un peu décevante si l'on compare avec l'opus de l'an passé. La personnage principale n'est pas convaincante mais le protagoniste masculin est bien construit et nettement plus réaliste, dans un décor alsacien bien planté. L'évolution de l'histoire est un peu rapide mais il n'aurait pas fallu plus de pages, c'était donc une bonne lecture du genre sans prise de tête.
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