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Critique de Pancrace


Les « térébenthines » ce sont les peintres et ils puent au regard des « Conceptuels » qui ne sont pas tenus à la création. Il faut, en ces débuts 2000, faire la conception de son exécution et ne pas la créer. Place aux vidéastes et à la « Performance ».
Les térébenthines empestent l'essence et la peinture est en pleine déchéance…
A cette époque, il vaut mieux coller des crottes de lapin sur des carrés de fourrure synthétiques plutôt que peindre des toiles à la « Rothko » qui pourtant sont capables de te faire chialer comme un môme au Moma.

Il était une fois, trois peintres en devenir, Lucie, Luc et toi qui raconte, débutants en première année aux beaux-arts de Lille dans cette confrontation autodestructrice renforcée par des profs imbus de leur personne et soumis à la vogue du moment. Difficile de résister à la pression pour les trois petits amis. Voilà pour le cadre.

Le fond, je peux l'enduire de controverses et de contradictions :
Pour le conceptuel, il est évident que sa création réclame du sens, de l'écrit.
« Un artiste à la fin du XXème siècle ne peut pas se contenter de produire des oeuvres, il doit aussi produire leur explication. Il doit être le premier critique de son travail. le discours compte plus que l'objet, voire le remplace. »
Pour le peintre, « Il préfère peindre tranquillement dans son coin. Et vous les français, vous voulez toujours qu'on explique notre processus qu'on vous fasse tout un blabla, qu'on invente une histoire, comme si l'oeuvre ne se suffisait pas à elle-même…Si je suis peintre c'est que je n'ai pas les mots, tu comprends. »

Choisis ton camp camarade, mais ne réplique pas par une brimade.

« Ecoute, n'importe qui peut bidouiller pour devenir un petit vidéaste, mais il n'y a pas de petits peintres. Ça n'existe pas. Si on a choisi cette voie, on se doit d'être les meilleurs. »

J'ai commencé cette lecture au premier degré, avec son catalogue de courants artistiques et ses listes d'artistes un peu fastidieuses et puis malgré les pages un peu trop aérées la température est montée au second degré et j'ai pu profiter des questionnements et du mal être de nos jeunes étudiants englués dans leur passion, confrontés à leur choix de vie. Il faut bien remplir la gamelle ! Tout le monde ne peut être artiste-chef d'entreprise à la Jeff Koons.
Ils sont aussi des proies faciles pour des prédateurs à deux balles qui dès qu'ils voient un petit cul s'emballent.

La peinture à l'ère du numérique est pour moi un acte de résistance.

Ce livre n'est pas une performance parce que : « La performance est un art éphémère qui ne cherche pas à créer d'oeuvre ni à laisser de trace ! » Il m'en laissera, mais je ne serai pas dupe ni sensible comme doit l'être un artiste au XXIème siècle.

Aujourd'hui, il y a moins d'artistes que d'agriculteurs qui se suicident, mais ça c'est une autre histoire !
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