Betty Boop

Une petite ingénue aguicheuse à la stricte robe fuseau aux frous-frous au-dessus des genoux, aux escarpins talon aiguille, affublée d'anneau doré de taille respectable à chaque oreille et d'une éternelle jarretière sur la cuisse gauche répond au nom de Betty Boop. Ses pauses lascives renvoient à l'éternel canon féminin, petite Marylin Monroe des planches de bd : de grands yeux ronds cerclés de cils protubérants, des pupilles systématiquement et adorablement décentrés, le nez et la bouche en coeur atrophiés, les fins sourcils en forme d'accent grave ou aigu, un visage aux bajoues exagérées que coiffe une chevelure noire de geai à la garçonne aux adorables bouclettes hirsutes. Une raie centrale finie de styliser notre candide héroïne.

Betty Boop ne se tient pas droite. Elle se déhanche délicieusement et de manière suggestive en semblant interroger du regard son interlocuteur. Une fragilité langoureuse suinte du crayon de Max Fleischer. Si cette jeune pin-up est ingénue, elle n'en est pas moins provoquante et délurée, hésitant entre femme fatale et chaste fillette.

Le graphisme à la ligne claire et aux couleurs tranchées et vives date la création du personnage.

Les scénettes se suivent chronologiquement après une passionnante mise en perspective de Max Fleischer et de son héroïne.