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Critique de draseled


Les mondes d'Alain Fleitour
Les œuvres originales se distinguent des autres par leur ouverture sur d'autres mondes et souvent ravivent des terres délaissées. Ainsi les « Fissures de l'aube » signées Alain Fleitour, explorent ces fissures à peine assez larges pour laisser deviner un peu de l'intimité de « ses mondes » intérieurs.
Des mondes peuplés des siens, où les âmes disparues, fondent les souvenirs pleins de douleurs qui n'en finissent pas de sourdre, de visages en visages à jamais perdus et d'absences jamais comblées.


Ses terres comme des refuges sont habités d'êtres magnifiques sur lesquels se reconstruit l'équilibre, se recentre l'essentiel.

Sa compagne, rose des sables venue d'une oasis, si frêle a tissé pourtant l'ossature de sa vie.


"Tu viens des herbes sauvages
Saturées de brûlures

 Tu viens des ciels trop bleus, trop durs
Dans l'émerveillement des vols d'oiseaux
Tu viens des douleurs de l'aube et du couchant "

Il éprouve l'enfant de six ans, pour évoquer un homme, son père qu'on imagine plein de gravité, sentinelle familiale souvent silencieuse, ruminant longtemps ses noirs chagrins.


" Le silence de mon père

ne ressemblait pas à celui du dimanche
ce silence de pain frais et de chemise blanche,
de promenades à pas lents,
qui ressemblent à une trêve.

Le sien était plus sombre

comme un ciel de novembre 
plus lourd

enlisé dans les replis du temps. "


Ainsi cet autre figure, qui se perd dans son propre passé, finalement déprise d'elle même au langage défiguré par la maladie.


" Madeleine, trébuchait sur ses mots,

ils se dérobaient ou se précipitaient en désordre,
elle les secouait,
mais ils partaient par lambeaux.
Son regard se ridait, d'une frayeur indicible.

À force de mâcher des mots invisibles. "


Attendez vous lecteurs et lectrices à sentir résonner une sourde musique aux couleurs de l'automne, aux parfums sucrés des sous-bois engourdis, et entendre depuis des pays flamboyants monter de sombres terreurs.

Vous entendrez et reconnaîtrez mieux qu'aucun autre instrument ne saurait l'accompagner, sa voix dans ces textes
 et les voyages qu'il raconte et les êtres rencontrés, ou ces moments de grâce plus éphémères que des rosés.

Seul le violoncelle pourra le prolonger de son chant de bois et de cordes délicatement ourlé de nostalgie et de ce regret du temps qui a passé.

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