AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Fleitour


Lettre à mes amis, à vous lectrices et lecteurs.

Les textes qui jalonnent ce livre, témoignent, tous racontent un fait, une histoire, mais derrière l'auteur se cache parfois Moi-de-onze-ans, reprenant à mon compte le livre de Frank Venaille, et sa propre voix Moi-de-onze-ans, dont je ferai la chronique bientôt.

J'ai retrouvé la photo de Moi-de-onze-ans, et j'ai cherché à le retrouver et lui céder ma plume, le faire parler sur quelques textes .
Car Moi-de-onze-ans ne parlait plus, il s'était muré dans ses silences, muré dans un mutisme appelé timidité. Mais ce mutisme venait de son incapacité d'exprimer son chagrin, de pleurer. Je vois dans son regard une telle dureté, comme si derrière ses traits d'angelot, une carapace le protégeait, et disait je n'ai besoin de personne, la beauté des arbres, et de la forêt me suffisent.


C'est lui qui témoigne, de son père, de sa mère, de sa sœur, de sa famille, avec les mots à lui. Je voulais le faire renaître, avec ses émotions à lui. le premier texte c'est le sien écrit avec une naïveté d'enfant. Moi-de-onze-ans sait qu'il a basculé du bon côté, du côté de la vie, il l'a écrit sur les arbres dans son jardin de Sceaux, simplement. Pierre de Grauw est là, Claude James est là avec cette pension St Gab, sa soeur aînée est là, son frère aîné a pris sa place ; Moi-de-onze-ans a les yeux qui portent au loin, très loin déjà.


Le chapitre, les Silences a été écrit par Moi-de-onze-ans.


D'autres fracas viendront, d'autres abandons, puis d'autres lueurs, sa découverte de la montagne, l'enthousiasme paternel de Pierre Gillet, ses premiers amis, sa douceur irlandaise, la renaissance de son père mettant un terme à 10 ans de solitude, puis d'autres frères. Mais Moi-de-onze-ans, ne sais rien encore ni des écueils à franchir ni des pétales lancées par douze soleils, aux noms si doux.


Au cœur de mes écrits, il y aura toujours la neige car il neigeait ce 25 février 1955.

Le texte page 25, « Il Neige évoque la douleur des femmes aux ventres tissés de sang », c'est la douleur des femmes qui perdent leur enfant avant la naissance, mais les mots sont impuissants.

C'est mon interrogation sur le rôle de l'écriture poétique qui ouvre la nuit au jour. Une interrogation qui a aussi pour vocation de mettre à jour les failles. Les failles de notre existence et de nos systèmes trop bien huilés.


Qui sont les véritables aveugles? Ceux qui se croient sans failles, ceux qui ne savent plus se laisser émouvoir par la vie au delà de ses manques? Même ce qu'il y a de plus lisse, de plus pure, l'aube se découvre des fissures. La neige se tache de noir, la vie touche la mort, la mémoire se heurte à l'oubli et l'homme est confronté a une forme d‘acceptation, la résilience que le poème organise autour de nos vies.

Avec toute ma profonde gratitude pour votre amitié.
Commenter  J’apprécie          327



Ont apprécié cette critique (31)voir plus




{* *}