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Critique de Elwyn


Terre, Royaume-Uni, Écosse… Unité de temps indéterminée, bien que ce soit dans un futur, probablement semi-lointain. Suite à une apocalypse, ou plutôt une lente et douce extinction de la race humaine (en cause une quasi-disparition de la fertilité), nous faisons la découverte de Griz, enfin, il se présente à nous lecteurs. Griz est un gars, le gars, un ado, je présume. Il vit sur l'une des îles de ce qui était les Hébrides. Il vit une vie frugale et isolée avec sa famille, dans ce monde sans technologie, sans pétrole, sans les moyens industriels que nous connaissons. Sa vie est paisible, simple. La journée il travaille, le soir il se détend auprès du feu avec les siens, ou lis, l'un de ses passe-temps favoris. Jusqu'au jour où. Jusqu'au jour où un marchand (Brand), porteur de milles et une belles histoires, accoste, leur narrant et les berçant, les bernant dans ces contes d'autrefois. le lendemain matin, son chien a disparu et Brand avec lui. Griz prend donc la décision la plus rationnelle (non), celle de partir à la recherche de son chien. C'est le début d'une épopée.

Aux confluents entre le récit initiatique et le road trip, Un gars et son chien à la fin du monde raconte l'histoire de Griz, à la recherche de son chien, à la fin du monde. Sous le prisme des multiples inconnues, nous redécouvrons le Royaume-Uni dans l'après, l'auteur n'épargnant pas son protagoniste principal, lui exposant, lui faisant découvrir l'humanité dans toutes ses forces et également ses faiblesses. J'ai également apprécié que Griz découvre le monde sous le prisme de la littérature, qui se révèle essentielle, qu'importe le lieu et le temps. C'est sombre, l'apocalypse c'est sombre, l'humain aussi dans certains aspects, mais sans oublier d'être factuel et sans être exagéré. Les personnages secondaires, surtout celui de John, sont très touchants également.

La forme narrative est assez standard pour du post-apo, car c'est Griz qui s'adresse directement au lecteur, brisant le 4e mur, à la manière d'Essun dans La Cinquième Saison, ou de Koli dans la trilogie Rempart. C'est d'ailleurs à cette dernière que le livre m'a beaucoup fait penser au début de ma lecture. Contextes différents, mais tout deux récits initiatiques de deux adolescents à la découverte du monde. Les messages aussi diffèrent, mais n'en restent pas moins importants. J'apprécie aussi qu'ici ils soient exprimés de manière presque muette, laissant au lecteur le moyen de tirer ses propres conclusions. Aussi, les tares d'hier seront peut-être les tares de demain… À méditer.

En termes d'intrigue, C. A. Fletcher délivre les indices au fur et à mesure, nous réservant les plus grandes surprises pour la fin, fin magnifique. Personnellement, je ne les ai pas vues venir et ai été sur le cul. Cependant, avec un peu de recul, les révélations sont cohérentes, et nous sont subtilement indiquées au fil de la lecture. L'auteur sème si bien le doute qu'à des moments, je ne sais pas si je dois le croire. Et ça, c'est fort. C'est très bien ficelé. L'auteur accompagne son récit d'une prose que j'ai trouvée emplie de tendresse.

Petit shoutout aussi à l'extraordinaire Pierre-Paul Durastanti qui a traduit avec brio ce texte qui a bien dû lui donner du fil à retordre, surtout dans les passages de John. Merci pour ton travail.

En résumé : Un des meilleurs récits post-apo que j'ai pu lire. Récit initiatique, road trip. À la fois dur et tendre. C'est une très jolie histoire que je garderai près de moi et que je vous recommande très chaudement.
Lien : https://navigatricedelimagin..
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