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Critique de fuji


Les couloirs du métro peuplés et bruyants déversent ses flots comme le fleuve charrie son limon.
Anne rentre, juste pressée de retrouver l'intimité de son chez elle, quand sa route croise celle de Destiny enceinte et en apparente difficulté au milieu de cette marée humaine.
Anne s'arrête et accompagne Destiny jusqu'à l'hôpital en lui promettant de revenir lendemain.

Très vite Anne prend conscience d'une multitude de choses qui lui font ressentir que la barrière entre elles deux, n'est pas celle de la langue, mais plutôt celle des codes de la vie qu'elles n'ont pas en commun.
Elle traque, au départ de cette relation, tout ce qui peut faire lien et repousser les zones d'ombres qui enveloppent toute personne qui migre.
Destiny a un point de repère la gare de Lyon et un sésame le 115...

A partir de là, avec émotion mais sans pathos, le lecteur suit l'auteure, comme un néophyte suivant un plongeur dans les profondeurs de l'océan.
Car c'est véritablement une plongée dans la vie d'une personne où il est très difficile de démêler l'écheveau des réalités et des fantasmes.

La vie de Destiny se révèle à Anne, comme une poupée gigogne, impossible qu'un tête à tête, dans un café ou un restaurant ait la normalité que nous lui connaissons tous. Non, la vie de Destiny est loin très loin de nos stéréotypes.
Anne avec bienveillance et respect doit réinventer un langage, car l'aide à apporter n'est pas seulement matérielle. Comment faire, reste la question sous-jacente.
De plus Anne découvre qu'il y a de multiples réseaux d'aides et que c'est un véritable labyrinthe.
C'est une véritable cartographie des migrants qui se dessine sous nos yeux, avec son universalité mais toujours par le prisme des singularités de Destiny, car Destiny est elle et pas une autre, pas interchangeable.

Toute la beauté de ce récit réside dans cette grande humanité de Pierrette Fleutiaux, ce respect qu'elle montre, avec une multitudes de détails où sans fard elle avance dans ce lien à l'autre, à la fois si différent et si semblable à nous. 
Elle met également en exergue la force qu'il faut déployer pour traverser cet océan qu'il soit fait d'eau, d'hommes et de tracasseries administratives pour arriver à survivre.

Un beau regard nous est offert pour nous faire avancer tous vers plus d'humanité.
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